Premier enterrement et perquisition après l'attentat de Saint-Pétersbourg

En hommage aux victimes, des fleurs ont été déposées devant la station de métro où l'attentat a été commis à Saint-Pétersbourg, Russie, le 4 avril, 2017.

Les familles des victimes de l'attentat du métro de Saint-Pétersbourg ayant fait 13 morts commençaient jeudi à enterrer leur proches, tandis que le domicile de "connaissances" de l'auteur présumé était perquisitionné dans la deuxième ville de Russie.

Les enquêteurs ont annoncé avoir saisi des "objets importants pour l'enquête" au domicile de "ressortissants de pays d'Asie centrale qui étaient en contact avec Akbarjon Djalilov", l'auteur présumé de l'attentat de lundi.

Les motifs d'Akbarjon Djalilov, également tué dans l'attentat, demeurent pour l'instant inconnus, mais le Comité d'enquête a indiqué examiner ses éventuels liens avec l'organisation Etat islamique (EI), en faisant référence pour la première fois à ce groupe jihadiste.

Agé de 22 ans et né dans la région d'Och au Kirghizstan, zone connue pour avoir fourni d'importants contingents au groupe EI en Syrie et en Irak, le jeune homme vivait depuis 2011 en Russie.

Les services de sécurité russes (FSB) ont également annoncé avoir désamorcé jeudi matin un "engin explosif artisanal" dans un immeuble d'habitation de l'est de Saint-Pétersbourg, sans donner davantage de détails.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué aux journalistes que l'enquête se poursuivait dans l'ancienne capitale impériale.

Mercredi, les forces de l'ordre russes ont annoncé avoir procédé à l'arrestation de sept ressortissants de pays d'Asie centrale à Saint-Pétersbourg, soupçonnés d'être des recruteurs de "terroristes", tout en précisant que ces interpellations n'étaient pas liées "pour le moment" à l'auteur présumé de l'attentat.

Ils devaient être présentés jeudi devant un juge.

Beaucoup de jeunes

Le premier enterrement d'une des 13 victimes de l'attentat, celui d'Irina Mediantseva, 50 ans, créatrice de poupées artisanales et mère de deux enfants, s'est déroulé en début d'après-midi en présence d'une cinquantaine de personnes dans le village de Sverdlov, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Saint-Pétersbourg.

"Nous avons vécu ensemble neuf ans. Nous venions d'acheter un appartement ici dans un superbe immeuble, tout allait bien pour nos filles et voilà ce qui s'est passé...", a déclaré à l'AFP son mari Alexandre Kaminski.

Cette mère de famille se trouvait avec l'une de ses deux filles dans la rame au moment de l'explosion. Sa fille de 30 ans a été blessée.

Parmi les victimes figurent plusieurs jeunes comme l'étudiant Maxime Arychev, 20 ans, originaire du Kazakhstan. Onze minutes avant l'attentat dans le métro, il avait appelé ses parents au Kazakhstan pour leur dire qu'il rentrait chez lui après les cours. Il est mort sur le coup.

Dilbara Alieva, 21 ans, d'origine azerbaïdjanaise et étudiante de troisième année en psychologie, a elle succombé à ses blessures à l'hôpital dans la nuit suivant l'attentat.

Ksenia Malioukova, étudiante en obstétrique de 18 ans qui allait retrouver son petit ami, a également péri dans l'attentat, tout comme Denis Petrov, 25 ans et champion de kickboxing.

Après cet attentat qualifié par le Kremlin de "défi lancé à tous les Russes, y compris au président" Vladimir Poutine, les autorités ont multiplié les mesures de sécurité dans le métro, le Premier ministre Dmitri Medvedev ayant notamment ordonné mercredi la création de "groupes de réaction rapide (...) opérationnels 24h/24".

Avant de déclencher sa bombe artisanale entre les stations Sennaïa Plochtchad et Tekhnologuitcheski Institout, Akbarjon Djalilov avait déposé une seconde bombe dans une autre station du centre-ville, désamorcée à temps.

La Russie, qui mène en Syrie une opération militaire en appui à Damas, n'avait pas été aussi durement touchée depuis l'explosion en vol le 31 octobre 2015 au-dessus du Sinaï d'un avion reliant l'Egypte à Saint-Pétersbourg, qui avait fait 224 morts.

Depuis cet attentat revendiqué par l'EI, des attaques ont frappé les instables républiques russes du Caucase et les services de sécurité russes ont annoncé à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules jihadistes s'apprêtant à frapper Moscou et Saint-Pétersbourg.

Avec AFP