Il a remporté dimanche à Bamako la première édition du championnat international de bras de fer sportif, qui s'est tenu à l'initiative de la jeune Fédération malienne de bras de fer sportif (FMBS), dont la présidente d'honneur n'est autre que la Première dame du Mali, Mme Keïta Aminata Maïga.
Cette compétition qui, selon ses organisateurs, a vocation à se tenir chaque année a réuni une quarantaine de ferristes dans deux catégories, les mi-lourds et les lourds, au Palais des sports de Hamdallaye ACI.
Avec au rendez-vous un public nombreux et très réactif, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Torse nu, les concurrents se sont affrontés à tour de rôle, debout à une table à hauteur de ceinture, peinte aux couleurs du drapeau malien vert, jaune et rouge et sous le regard d'un arbitre. Les sportifs se sont empoignés, chacun essayant de mettre la main de l'autre sur la table - avec les mains attachées dans certains cas, quand les deux adversaires tergiversent sur le "go" du départ.
Sibiri Traoré, 85 kg, surnommé par ses fans "Superman" ou "Sibiri Puissance 8", était l'un des grands favoris de la compétition, avec un autre mastodonte et star locale du bras de fer, Mamadou Sylla dit "l'Allemand", environ 100 kg. Mais Sylla n'a pas atteint le cap de la finale, qui a opposé Traoré à un autre ferriste, Modibo Diallo.
Beaucoup de spectateurs, des jeunes en majorité, se sont extasiés sur les performances physiques d'athlètes tout en muscles. D'autres étaient venus simplement en curieux, amusés de voir érigée au rang de sport de compétition cette pratique rappelant les défis des jeux de l'enfance ou ayant cours pour désigner le plus fort dans certaines bandes...
"Un match dure entre une et deux secondes. C'est l'impulsion (qui compte), il faut être +explosif+. Donc on doit être concentré et partir au go", a expliqué à l'AFP le Français Hadji Ibrahim, arbitre des matchs et également concurrent, l'unique étranger parmi les ferristes.
"Il y a beaucoup de mouvements techniques à faire, il y a beaucoup de pratique à la table pour apprendre les techniques, les positions, les départs surtout parce que le bras de fer ça part" dès l'annonce du "go", a-t-il ajouté.
"Tout le monde peut faire ça"
Le tournoi s'est déroulé sous la supervision du secrétaire général de la Fédération mondiale de bras de fer, Willy Deneumostier. "Mon rôle est de faire en sorte qu'il existe une fédération digne de ce nom. Je suis venu faire une mise à jour sur invitation de la Première dame du Mali", a affirmé M. Deneumostier à l'AFP.
Boubacar Sidiki, 17 ans, rêve d'être en lice lors de futurs tournois de ce sport qu'il "connaît bien", comptant beaucoup d'amateurs dans son quartier, a-t-il indiqué. "Il faut encourager les Maliens à le pratiquer comme les autres sports, comme le football et le basket", selon lui.
A 18 ans, la lycéenne Mariam Sidibé venue assister à la compétition dit espérer voir un jour des femmes en lice: "Je sais que pour le moment, c'est un sport réservé aux seuls hommes. Or tout le monde peut faire ça!", a-t-elle estimé.
Hadji Ibrahim, lui, regrette un paradoxe de ce sport: s'il compte de nombreux fans en Afrique, il y existe pourtant peu de ferristes.
Très peu d'Africains participent aux compétitions, dit-il, comparé par exemple "aux Russes qui, quand ils viennent aux championnats du monde, sont une cinquantaine de compétiteurs".
On compte au contraire "deux, trois, voire quatre" compétiteurs pour l'Afrique, "parce qu'il n'y a pas de structure, il n'y a pas de fédération" bien établie et dotée de moyens conséquents, souligne-t-il. Certaines fédérations commencent à être bien installées ici et là, mais elles restent "jeunes" et manquent d'expérience.
La FMBS, qui existe depuis 2001, revendique 250 membres.
Avec AFP