M. Habré, poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture", a été convoqué par les Chambres africaines extraordinaires (CAE, tribunal spécial) pour cet "interrogatoire, une formalité administrative", avant son procès devant démarrer le 20 juillet à Dakar, a affirmé à l'AFP un responsable de cette juridiction.
L'ex-président tchadien, vêtu d'un boubou blanc et coiffé d'un turban, n'a pas fait de déclaration à sa sortie du tribunal, a constaté un journaliste de l'AFP.
Il a salué de la main une dizaine de proches et sympathisants, qui l'ont acclamé, puis il est monté dans une voiture banalisée qui a pris la direction de la prison, en bordure de mer, dans le centre-ville de Dakar.
L'interrogatoire "a duré vingt minutes", M. Habré "est resté silencieux. Il n'a répondu à aucune des cinq questions qui lui ont été posées", a affirmé Me Ibrahima Diawara, un de ses avocats.
"Il n'y a pas lieu de participer à ce qui n'est pas un procès. M. Habré ne reconnaît ni la légalité ni la légitimité des Chambres africaines extraordinaires", a-t-il poursuivi.
Le tribunal spécial a été créé par l'Union africaine (UA) à la suite d'un accord avec le Sénégal signé en décembre 2012.
Il est présidé par le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, assisté de trois juges sénégalais: Amady Diouf et Moustapha Ba, assesseurs titulaires, ainsi que Pape Ousmane Diallo, assesseur suppléant.
Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, date à laquelle il a été renversé par l'actuel président Idriss Deby Itno. Depuis sa chute, il vit en exil au Sénégal.
Il a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar puis inculpé le 2 juillet 2013 par le tribunal spécial et placé en détention préventive.
En février, à l'issue de 19 mois d'instruction, il a été renvoyé devant la cour d'assises des CAE, les magistrats instructeurs concluant qu'il y avait suffisamment de preuves pour le juger pour les chefs d'inculpation retenu à son encontre.
Avec AFP