Près de 300 réfugiés togolais fuient vers le Ghana

Des Togolaises avec des bagages sur la tête attendent de se faire enregistrer comme réfugiées au village voisin de Hilacondji, Bénin, 2 mai 2005.

Près de 300 Togolais ont fui vers le Ghana depuis la semaine dernière, fuyant la répression des manifestations populaires contre le pouvoir en place, a révélé une source officielle ghanéenne.

Ces réfugiés sont arrivés dans le district de Chereponi (nord-est du Ghana), à la frontière entre les deux pays, a expliqué à l'AFP Tetteh Paddy, directeur du Conseil ghanéen pour les réfugiés. "Les premiers sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi la semaine dernière, mais ils continuaient aujourd'hui (mercredi) à franchir la frontière, même si c'est en moins grand nombre".

Tahiru Abdul Razak, le chef du district de Chereponi, a déclaré à la presse avoir distribué de "la nourriture, des nattes de sol, des couvertures et des moustiquaires" aux réfugiés. "A cause des manifestations à Mango (Togo), ils ont été frappés, et ils ont eu peur d'être tués. Hier (mardi), la pression était trop forte, car ils ont entendu dire que d'autres manifestations étaient prévues".

La semaine dernière, des dizaines de milliers de Togolais avaient manifesté à l'appel de l'opposition à travers le pays les 20 et 21 septembre, pour demander le départ du président Faure Gnassingbé, héritier d'une famille au pouvoir depuis 50 ans.

A Mango (extrême nord du Togo), la répression a été particulièrement violente, faisant un mort et plus de 20 blessés, selon les chiffres officiels.

"Les militaires ont mené des expéditions punitives toute la nuit (de mercredi à jeudi) à Mango", avait déclaré l'opposante Brigitte Adjamagbo-Johnson.

La présidence togolaise affirme que les violences sont dues aux manifestants et qu'elle n'a pas donné son feu vert pour que des manifestations aient lieu dans cette localité.

Depuis le début de la crise, en août dernier, les événements ont fait au moins 4 morts dans le pays. Les manifestations de la semaine dernière ont été particulièrement réprimées et l'opposition et la société civile ont dénombré des dizaines de blessés dans le nord du Togo.

L'opposition togolaise s'est rassemblée ces dernières semaines pour demander le départ du président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, décédé en 2005 après avoir dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.

La société civile a décidé de participer au mouvement la semaine dernière, en lançant "un front citoyen dénommé Togo Debout". "La crise socio-politique que traverse notre pays le Togo depuis quelques semaines déjà ne cesse de prendre, de jour en jour des proportions grandissantes et très inquiétantes", ont mis en garde les associations de la société civile togolaise.

Avec AFP