En raison de l'heure très matinale, les gens ne se pressaient pas dans les bureaux de vote, en ce vendredi, jour de repos à Djibouti, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Les rues de Djibouti-ville, déjà écrasées par la chaleur, étaient quasi désertes, à l'exception des forces de sécurité.
"C'est un peu tôt, les gens vont venir vers 10H00", a commenté un agent électoral du bureau de la préfecture, dans le centre de la capitale, où seuls une quinzaine de bulletins avaient déjà été déposés dans l'urne.
Dans le bureau, on dénombrait deux isoloirs et une urne. Sur une table étaient alignés les bulletins des six candidats, celui de M. Guelleh, qui doit voter dans ce bureau, venant en premier.
"La question ne se pose même pas. Les autre candidats n'ont pas de programme. Guelleh, lui, a un programme très clair: continuer les avancées, le développement, les ports. Il faut continuer avec lui", a estimé Djibril, un employé d'une société de sécurité qui venait de voter.
Cet avis n'est pas partagé par Houssein, sans-emploi comme environ 60% des Djiboutiens. "Il faut quelque chose de différent. IOG est un homme clair, droit. Mais il faut essayer autre chose", a-t-il déclaré avant de déposer son bulletin dans l'urne.
Quelque 187.000 électeurs, soit un peu moins du quart de la population (875.000 habitants), sont appelés aux urnes dans l'un des 455 bureaux de vote du pays. Les résultats sont attendus vendredi soir.
Lors de la précédente présidentielle en 2011, la participation avait été de 63%, selon les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Ismaël Omar Guelleh, dit "IOG", qui dirige d'une main de fer depuis 1999 cette ancienne colonie française, à la position stratégique à l'entrée de la mer Rouge, paraît promis à une réélection confortable.
M. Guelleh, 68 ans, brigue un quatrième mandat de cinq ans, après avoir fait modifier la Constitution en 2010 pour en supprimer toute limitation. Il fait face à cinq autres candidats, dont trois indépendants.
L'opposition, qui avait réussi à se rassembler pour les législatives de 2013, sous la bannière de l'Union pour le salut national (USN), est cette fois-ci morcelée.
Trois partis membres de l'USN, dont le MRD de Daher Ahmed Farah, son ex-porte-parole, ont décidé de boycotter le scrutin, en dénonçant une "mascarade électorale".
Le reste de l'USN n'a pas pu s'accorder sur une candidature unique et est représenté par deux candidats: Mohamed Daoud Chehem et Omar Elmi Khaireh.
Avec AFP