M. Carvalho, candidat soutenu par le parti du Premier ministre Patrice Trovoada, a obtenu 50,1% des voix (34.629) contre 24,8% (17.121) pour M. Pinto da Costa et 24,8% (16.638) pour la troisième candidate, Maria das Neves, selon la CEN.
Cette victoire permet au charismatique Premier ministre Patrice Trovoada de gagner son pari : mettre fin au partage du pouvoir et gouverner avec un président de son parti, l'Action démocratique indépendante (ADI), vainqueur des élections législatives en 2014. Comme dans l'ancienne colonie portugaise, le président arbitre mais ne gouverne pas dans ce petit pays indépendant depuis 1975.
"Nous voulons commencer une nouvelle étape de stabilité, de travail et de progrès pour le peuple de Sao Tomé ", a commenté dans la nuit le Premier ministre, fils de l'ex-président Miguel Trovoada.
Le scrutin marque la défaite et sans doute la fin de la carrière du président sortant, Manuel Pinto da Costa, 79 ans dans quelques jours, qui postulait pour un nouveau mandat de cinq ans.
Manuel Pinto da Costa, premier président pendant 15 ans après l'indépendance en 1975 sous l'étiquette à l'époque du Mouvement de libération de Sao Tomé et Principe (MLSTP), avait alors arrimé son pays au bloc soviétique, avec un régime de parti unique, avant de se convertir à la démocratie dans les années 90.
Les élections se sont déroulées dans la "sérénité" selon les observateurs de l'Union africaine (UA) conduits par l'ancien président du Mozambique, Armando Guebuza.
Au total 111.222 électeurs étaient appelés aux urnes, et la participation a atteint plus de 60%, d'après la commission électorale.
Le gouvernement et le prochain président devront relever le défi du développement dans ce pays de quelque 195.000 habitants dont les deux tiers sous le seuil de pauvreté, et qui dépend à 90% de l'aide internationale.
Le pays ne manque pas d'atouts : une paix civile qui le distingue d'autres pays d'Afrique centrale, une position stratégique au coeur du golfe de Guinée, un potentiel touristique et pétrolier, une production de cacao et de café reconnue dans le monde entier, une croissance de l'ordre de 4% par an depuis 2012 et une inflation en forte baisse.
Avec AFP