"Nous voulons vous remercier pour votre courtoisie envers les uns les autres, et envers la Cour, à l'exception de quelques remarques ici ou là, et nous espérons que ce genre de comportement se poursuivra", a déclaré le président de la Cour suprême, David Maraga, à l'intention des avocats.
Il a précisé que la Cour rendrait son jugement lundi, date limite autorisée par la Constitution. La plus haute juridiction kényane avait créé la sensation le 1er septembre, en invalidant pour "irrégularités" le scrutin présidentiel du 8 août, déjà remporté par M. Kenyatta.
Pendant deux jours, la Cour a examiné en les fusionnant les deux recours, déposés par un homme d'affaires et ancien député, John Harun Mwau, et deux responsables d'ONG, Njonjo Mue et Khelef Khalifa.
Elle a écouté leurs avocats arguer que la Commission électorale (IEBC) aurait dû procéder à une nouvelle sélection de candidats, après l'annulation de la première élection, et mettre en cause le manque d'indépendance de cet organe, incapable à leurs yeux de garantir un scrutin libre et équitable.
Ceux-ci ont en rappelé les propos tenus par le président de l'IEBC en personne, Wafula Chebukati, une semaine avant le scrutin.
Il avait avoué s'estimer incapable de garantir l'équité de l'élection et dénoncé des "interférences" politiques. Il avait ensuite changé d'avis, jugeant que les conditions étaient réunies pour l'organiser.
Si les six juges - un étant malade - de la Cour suprême valident l'élection de M. Kenyatta, celui-ci sera investi le 28 novembre. Sinon, une troisième élection devra être organisée dans les 60 jours.
Dès sa réélection, le président Kenyatta a dit s'attendre à ce que sa victoire soit "probablement encore une fois soumise au test constitutionnel via (les) tribunaux". Il a cependant affirmé qu'il s'y soumettrait "quels qu'en soient ses résultats".
Son large succès - 98% des voix - a été terni par la faible participation (38,8%), en très forte baisse par rapport au scrutin du 8 août (79%), amenant les observateurs locaux à questionner sa légitimité.
L'opposition, emmenée par Raila Odinga, avait boycotté l'élection du 26 octobre, en estimant qu'elle ne pouvait être crédible, les réformes qu'elle avait réclamées au sein de l'IEBC n'ayant selon elle pas été menées à bien.
Après l'annonce de la victoire de M. Kenyatta, l'opposition a formé un mouvement de "résistance", qui a appelé au boycottage d'entreprises proches du pouvoir, et promis d'organiser des manifestations et une campagne de désobéissance civile.
Avec AFP