Présidentielle en Centrafrique : Dologuélé accuse son rival de "fraudes organisées"

Anicet Georges Dologuélé, candidat à la présidence de Centrafrique, le 26 décembre 2015 (VOA/Tatiana Mossot)

Alors que les résultats globaux sont attendus, le porte-parole du parti de M. Dologuélé a dénoncé "des bureaux de vote fictifs" à Bangui et des "situations d'intimidation" dans les quartiers et les villages.

Un des finalistes du 2e tour de la présidentielle tenue dimanche en Centrafrique, Anicet Georges Dologuélé, a accusé mercredi son rival Faustin Archange Touadéra de "fraudes organisées" lors du scrutin censé sortir le pays de trois années de violences.

"Nous détenons à ce jour des preuves tangibles de fraudes organisées par le camp adverse à Bangui et dans les provinces", a affirmé au cours d'une conférence de presse, Saturnin Ndomby, porte-parole du parti de M. Dologuélé, l'Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA).

"Il y a des bureaux de vote qui sont apparus dans certains arrondissements" lors de la proclamation des résultats partiels de Bangui: ce sont "des bureaux de vote fictifs" a-t-il dénoncé.

Par ailleurs, "nous avons reçu plusieurs situations d'intimidation avec des chefs de milices armées arpentant les quartiers et les villages ou les abords des centres de vote pour orienter le vote des citoyens", a ajouté le porte-parole de l'URCA.

M. Ndomby est également revenu sur la polémique déclenchée mardi au sujet d'une éventuelle rencontre secrète entre M. Dologuélé et le rapporteur-général de l'Autorité nationale des élections, Julius Ngouadé Baba.

"Certaines allégations ont été distillées, laissant entendre que l'URCA et son candidat à l'élection présidentielle tenteraient de manipuler les résultats du scrutin", a-t-il expliqué, niant toute rencontre entre les deux hommes.

Par cette attitude, le camp Touadéra "alimente un climat de tension qui est de nature à entamer la paix civile et la cohésion sociale en décrédibilisant les institutions chargées d'organiser" le scrutin.

Selon l'équipe de campagne de M. Touadéra, qui évoque des faits "d'une profonde gravité", le responsable de l'ANE a rencontré M. Dologuélé en secret lundi soir, "à la résidence du cadet de ce dernier située non loin du motel dénommé Catimini" à Bangui.

En attendant, Julius Ngouadé Baba a été "mis à l'écart "pour ne pas gêner le processus électoral", selon la présidente de l'ANE, Marie-Madeleine N'kouet Hoornaert, évoquant des suspicions "pas avérées".

Ces accusations croisées interviennent alors que l'ANE a commencé mardi la proclamation de résultats partiels et provisoires de la présidentielle pour Bangui.

Ces résultats, donnés bureau de vote par bureau de vote, faisaient apparaitre une nette avance de M. Touadéra sur son rival, mais aucun chiffre global n'a été publié pour l'instant pour la capitale, et encore moins pour la province.

AFP