Présidentielle en Gambie : deux nouvelles candidatures annoncées

Yahya Jammeh, président de la Gambie, 30 juin 2011

Un homme d'affaires et une femme figure de la société civile dans le pays ont annoncé leurs candidatures à l'élection présidentielle du 1er décembre en Gambie, à laquelle se présente aussi le chef de l'Etat Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans.

L'homme d'affaires Adama Barrow, relativement connu dans le pays, a été désigné jeudi candidat au scrutin par le Parti démocratique uni (UDP), principal parti d'opposition dans le pays dont plusieurs responsables, y compris son chef, sont détenus pour des manifestations organisées en avril.

Devant la presse, M. Barrow, 51 ans, marié à deux femmes et père de cinq enfants, a appelé au rassemblement pour faire partir par les urnes le pouvoir de Yahya Jammeh et "sauver" le pays. Il a tendu la main particulièrement aux "responsables et membres des autres partis frères".

Le chef de l'UDP, Ousainou Darboe, a été condamné le 20 juillet à trois ans de prison ferme en même temps que 17 codétenus, pour plusieurs accusations dont celle d'avoir manifesté illégalement.

Tous avaient été arrêtés après des manifestations organisées en avril, d'abord pour réclamer des réformes politiques puis pour protester contre le décès en détention d'un responsable de l'UDP, Solo Sandeng.

Cette semaine, Isatou Touray, une sexagénaire très active dans la défense des droits des femmes et des enfants dans son pays, a indiqué à l'AFP qu'elle comptait se lancer dans la course, confirmant une annonce de son entourage.

"Bien sûr, c'est vrai, je vais me présenter à la présidentielle", a-t-elle simplement dit, précisant qu'elle ferait sa déclaration officielle vendredi.

Mme Touray, première femme à prétendre au fauteuil présidentiel, est actuellement la directrice exécutive du Comité Gambie contre les pratiques traditionnelles (Gamcotrap), ayant notamment mené campagne pour l'excision, aujourd'hui interdite dans le pays.

Elle a dans le passé été arrêtée pour des accusations de détournement, puis blanchie par un tribunal gambien en 2010.

Yahya Jammeh a été investi en février comme candidat par son parti, Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC).

Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994, il a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis, il dirige la Gambie d'une main de fer. Son régime est accusé par des ONG et Washington de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'Homme, accusations qu'il rejette régulièrement.

Avec AFP