"Nous ne pourrons statuer que lorsque la Cour sera au complet", avec l'arrivée de juges attendus du Nigeria et de Sierra Leone dans les prochains mois, a affirmé M. Fagbenle lors d'une audience sur ce dossier, précisant que ces deux pays africains avaient indiqué ne pas disposer de magistrats pour remplir cette mission dans l'immédiat.
En attendant, l'audience a été renvoyée au 16 janvier, "un ajournement qui doit aussi permettre aux parties au litige de le résoudre pacifiquement avant que la transition (entre MM. Jammeh et Barrow, NDLR) ne s'achève", le 19 janvier, a souligné le président nigérian de la Cour suprême.
La Gambie traverse une crise depuis que Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.
Le 13 décembre, le parti de M. Jammeh a saisi la Cour suprême d'une demande d'annulation de l'élection, arguant d'irrégularités dans la comptabilisation des votes et l'organisation du scrutin. Deux autres recours ont été déposés le 3 janvier.
Depuis ce revirement, le président sortant subit de nombreuse pressions extérieures, notamment de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), pour quitter le pouvoir le 19 janvier, après l'expiration de son mandat.
La Cédéao a notamment dépêché une mission de dirigeants à Banjul le 13 décembre, sans succès, et multiplie les réunions sur le dossier.
Une nouvelle mission de la Cédéao,comprenant le chef de l'Etat nigérian Muhammadu Buhari, son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf - présidente en exercice de l'organisation - et l'ex-président ghanéen John Dramani Mahama, qui participaient déjà à celle du 13 décembre, est attendue mercredi à Banjul.
La Gambie, petit Etat de moins de deux millions d'habitants, fait souvent appel à des magistrats d'autres pays anglophones, notamment du Nigeria, pour renforcer son système judiciaire.
Avec AFP