Présidentielle en Guinée : l’UE appelle les candidats à recourir à la justice plutôt qu'à la rue

Un meeting pré-électoral à Conakry, Guinée le 8 octobre 20145.

Le responsable de la mission demande aux candidats à la présidentielle de dimanche dernier de "transférer le terrain des contestations qui peuvent avoir lieu en Guinée devant les juges au lieu de les faire vivre dans la rue".

L​e Luxembourgeois Frank Engel s’est exprimé à Conakry, la capitale guinéenne alors que, dans l’attente des résultats, les sept adversaires du chef de l'Etat sortant Alpha Condé à la présidentielle ont, la veille, réclamé l’annulation du scrutin du dimanche dernier à cause de nombreuses irrégularités constatées.

Il a également vivement critiqué "l'impréparation" de la commission électorale.

"Nous demandons son annulation et nous ne reconnaîtrons pas les résultats qui vont être issus de ces urnes", avait affirmé le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, promettant de mobiliser ses partisans dans la rue pour se faire entendre. "On n'a a pas de recours, la justice est inféodée", avait-il ajouté.

Le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme dimanche et avec une importante participation, estimée à "plus de 60% par les observateurs de l'UE, mais avec des problèmes d'organisation et dans un climat de tension, la campagne de M. Condé visant une réélection au premier tour.

"Le jour du scrutin, les fortes difficultés logistiques et organisationnelles ont confirmé l'impréparation de la Céni", la commission électorale, a déploré M. Engel mardi. Il a également regretté que la Céni n'ait pas suivi l'ensemble des conseils qui lui avaient été donnés en amont du scrutin.

M. Engel s'est toutefois félicité de l'absence de violences et de boycott le jour du scrutin. De ce point de vue, "le scrutin du 11 octobre a été un scrutin exemplaire pour ce pays", a-t-il souligné.

Les premiers résultats n'étaient pas attendus avant plusieurs jours, la Céni disposant légalement de 72 heures à partir de la réception du dernier procès-verbal des quelque 14.000 bureaux de vote pour annoncer les résultats provisoires.

Les deux précédents scrutins en Guinée, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été entachés par des violences et des accusations de fraude.

Avec AFP