Primaires républicaines : Jeb Bush jette l'éponge

Jeb Bush annonce qu'il arrête la campagne pour les primaires républicaines, samedi 20 février 2016 en Caroline du Sud. (AP Photo/Matt Rourke)

Le candidat malheureux à l'investiture républicaine a déclaré forfait à la suite de son mauvais score en Caroline du Sud. Ils ne sont plus que cinq en lice.

Jeb Bush, fils et frère d'anciens présidents, a annoncé samedi son retrait de la course à la Maison Blanche après avoir essuyé une nouvelle performance décevante aux primaires républicaines qu'il avait pourtant abordées en grand favori.

"Ce soir, je suspends ma campagne", a déclaré très ému l'ex-gouverneur de Floride, 63 ans, s'interrompant pour essuyer des larmes.

Avec au départ un colossal soutien financier et la bénédiction du parti, l'ancien gouverneur de Floride (1999-2007) semblait le meilleur espoir des républicains pour reconquérir la Maison Blanche.

Mais il n'a jamais décollé: ses mauvaises performances dans les débats télévisés et une campagne sans souffle lui ont valu des sondages calamiteux, confirmés dans les urnes.

Dans l'Iowa, premier Etat à voter aux primaires le 1er février, il était arrivé bon sixième, avec moins de 3% des voix. Dans le New Hamsphire, le 9 février, il avait obtenu une pénible quatrième place (11%), loin derrière Donald Trump, Ted Cruz et même John Kasich.

Et samedi soir, en Caroline du Sud, il a subi une nouvelle défaite cinglante, obtenant moins de 8% des voix, soit la quatrième place. Donald Trump a remporté la primaire, suivi de Marco Rubio et Ted Cruz.

"Je suis fier d'avoir mené une campagne pour unir le pays", a pourtant dit Jeb Bush samedi soir devant ses partisans, assurant être resté fidèle à ses idées conservatrices et ses principes.

"Malgré ce que vous avez peut-être entendu, les idées comptent, les politiques comptent", a-t-il ajouté, dans une pique apparente visant Donald Trump, avec qui il aura ferraillé dur, sans réussir à déstabiliser l'homme d'affaires.

Raillé et humilié

Donald Trump l'avait souvent raillé, presque humilié dans les débats républicains, épinglant son manque d'énergie supposé et l'establishment qu'il représente. Jeb Bush se défendait, plaidant pour des idées plus mesurées et qualifiant d'"absurdes" certaines des propositions de son adversaire comme sur l'immigration musulmane.

"Jeb a tort", avait par exemple lancé Donald Trump lors du dernier débat télévisé entre les candidats républicains, alors que l'ex-gouverneur de Floride insistait pour le départ du président syrien. "C'est en l'écoutant, lui et d'autres, qu'on s'est retrouvés au Moyen-Orient depuis 15 ans sans avoir rien gagné".

"Cela vient d'un homme dont la politique étrangère est inspirée d'émissions de télévision", avait répondu Jeb Bush.

Mais ni ce dernier sursaut dans les débats, ni l'appel à la rescousse de son illustre famille n'ont été suffisants pour le relancer.

Jeb avait en effet fait venir sa mère Barbara, 90 ans, extrêmement populaire chez les républicains, ainsi que son frère George W. Bush, faire campagne pour lui en Caroline du Sud.

Au départ, Barbara Bush était contre cette troisième candidature d'un Bush à la présidence, après son mari George Herbert (président de 1989 à 1993), et son fils George Walker (2001-2009).

Mais, a-t-elle expliqué, "j'aime mon fils et je sais que l'Amérique a besoin de lui.. Il a les mêmes valeurs que l'Amérique semble avoir perdues. Il est presque trop poli (...) et ne se vante pas comme d'autres le font".

Reste que l'impatience du Parti républicain face aux piètres résultats de Jeb devenait de plus en plus palpable. Ses collectes de fonds avaient aussi fortement diminué.

La National Review, magazine républicain influent, avait récemment publié une "lettre ouverte à Jeb Bush" au vitriol, lui suggérant d'abandonner la course.

"Vous avez été un candidat affreusement ennuyeux", qui a "déjà dépensé 89,1 millions de dollars en publicités" de campagne, écrivait le journal début février.

Samedi soir, Jeb Bush a tiré la leçon, conscient qu'il lui manquait le soutien nécessaire pour survivre aux prochaines primaires dont celles du "super mardi" le 1er mars où une dizaine d'Etats seront en jeu.

AFP