Bahreïn: prison et déchéance de nationalité pour des jihadistes de l'EI

Bahreïn : violent assaut de la police contre des manifestants à Manama ( Archive ) Format: JPG Size: 300 x 300 Source: AP

Un tribunal bahreïni a condamné jeudi 24 membres présumés du groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) à de lourdes peines de prison et à la déchéance de la nationalité pour 13 d'entre eux, selon une source judiciaire.

Le principal suspect, présenté comme "l'idéologue" du groupe et jugé par contumace, a écopé de la prison à vie et ses 23 co-accusés à 15 ans de réclusion chacun par le tribunal qui a aussi décidé de retirer leur nationalité à 13 des condamnés, a-t-on ajouté de même source.

Les 24 suspects, dont le procès s'était ouvert fin 2015, sont accusés d'avoir créé à Bahreïn une cellule de l'EI et, pour certains, d'avoir suivi une formation militaire en Syrie et en Irak, et d'être impliqués dans un complot contre l'Etat pour "changer le régime par la force", selon l'acte d'accusation cité par cette source.

Seuls huit suspects sont jugés en état d'arrestation, a indiqué l'agence officielle Bna.

Il s'agit d'un rare cas révélé par les autorités concernant la présence à Bahreïn d'une cellule de l'EI qui figure sur une liste de 68 groupes et mouvements islamistes classés en avril dernier comme "terroristes" dans ce petit royaume du Golfe.

Les autorités ont multiplié les procès contre les dissidents chiites dans le pays, théâtre de troubles sporadiques depuis la répression d'un mouvement de contestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, lancé en février 2011 dans la foulée du Printemps arabe.

La justice a, depuis, rendu plusieurs jugements retirant leur nationalité à des Bahreïnis souvent reconnus coupables de violences que les autorités attribuent régulièrement à des "terroristes" bénéficiant selon elles de la "complicité" de l'Iran.

Depuis 2012, au moins 261 Bahreïnis se sont vus retirer leur nationalité, a recensé le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) dans un communiqué publié le 20 juin. Le dernier cas en date, lundi, concerne le chef spirituel de la majorité chiite, cheikh Issa Qassem, accusé d'"encourager le confessionnalisme" dans le pays.

Avec AFP