Ils étaient 32 jeunes, âgés de 18 à 25 ans, à comparaitre devant le tribunal d'Al-Hoceïma pour une audience qui a duré près de onze heures, jusqu'à l'aube mercredi matin, a indiqué à l'AFP Me Mohamed Ziane.
Ils avaient été arrêtés il y a plus de deux semaines lors de heurts dans la ville après une tentative de la police d'interpeller le leader de la contestation, Nasser Zefzafi, finalement arrêté le 29 mai.
"Ces jeunes sont accusés de troubles à l'ordre public, de rébellion, et de participation à un attroupement non-autorisé et armé, ils encourent jusqu'à deux ans de prison", a déclaré M. Ziane.
"Il y a parmi eux le cousin de Nasser Zefzafi, qui du fait de son nom a été particulièrement violenté" par les policiers, a-t-il accusé.
"Le procès s'est néanmoins déroulé dans le calme, tout le monde a pu prendre la parole", a expliqué l'avocat, précisant que le verdict était attendu mercredi en fin d'après-midi.
La province d'Al-Hoceïma est secouée depuis octobre par un mouvement de contestation populaire qui dit lutter contre la "marginalisation" de cette région du Rif.
La police a procédé depuis le 26 mai à plus d'une centaine d'arrestations, dont les principaux meneurs de la contestation. 86 personnes ont à ce jour été présentées à la justice, dont une trentaine ont été emprisonnées, et sont accusées notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure".
La ville d'Al-Hoceïma et des localités voisines sont depuis lors le théâtre de manifestations nocturnes quotidiennes pour exiger la "libération des prisonniers".
Elles se déroulent généralement sans incident, mais parfois dans un climat de vive tension alors que la police, omniprésente, tente de prévenir tout rassemblement. Des heurts ont cependant éclaté à plusieurs reprises, en particulier dans la ville d'Imzouren.
Ces rassemblements se sont poursuivis ces trois derniers jours, avec à chaque fois plusieurs centaines de participants, selon un militant sur place et des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Une source au sein des autorités locales a confirmé quatre arrestations, affirmant que "de façon générale la tendance des manifestations est à la baisse".
Avec AFP