"Les preuves sont clairement absentes", a déclaré l'avocat de M. Ruto, Karim Khan, lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CPI, destinée à discuter d'une requête de la défense demandant un abandon des charges.
William Ruto, 49 ans, et le présentateur de radio Joshua Arap Sang, son co-accusé de 40 ans, sont poursuivis pour des crimes contre l'humanité, meurtres, persécutions et déportations, commis durant les violences post-électorales de 2007-2008.
Leur procès, marqué par des allégations d'intimidation de témoins, s'est ouvert en septembre 2013. Les deux hommes comparaissent libres et plaident non coupable.
Ces violences ont accompagné et suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki face à Raila Odinga. Elles ont fait plus de 1.300 morts et 600.000 déplacés, selon l'accusation.
"Les éléments-clés sur lesquels ce dossier est bâti ont disparu", a soutenu M. Khan pour qui "le dossier s'est complètement effondré".
L'avocat a notamment assuré que le bureau du procureur a accusé en 2011, lors de la phase de confirmation des charges, que M. Ruto avait participé à au moins onze réunions afin de monter un réseau criminel perpétrant les violences.
Selon M. Khan, aucune preuve que ces réunions ont effectivement eu lieu n'a été présentée lors du procès.
La présentation des moyens à charge s'est achevée en septembre, après quoi la défense a demandé l'abandon des poursuites. La défense n'a pas encore présenté son dossier à décharge.
Une décision des juges sur la requête de la défense sera rendue à une date qui n'a pas été fixée.
Faute de preuves, l'accusation avait abandonné en décembre 2014 les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta, ancien rival devenu allié politique de M. Ruto.
Le Kenya, soutenu par l'Union africaine, a vivement critiqué les poursuites contre son président et son vice-président. L'Union africaine accuse par ailleurs la CPI de ne cibler que des Africains.
Avec AFP