"Le nouveau plan américain sape les perspectives de parvenir à une juste paix entre Israéliens et Palestiniens. S'il est mis en oeuvre, ce plan va ruiner la seule solution viable à ce conflit au long cours, la solution à deux Etats", a déclaré l'ancien président démocrate âgé de 95 ans, deux jours après la présentation de la proposition de son lointain successeur républicain.
Donald Trump a proposé la création, soumise à des conditions draconiennes, d'un Etat palestinien amputé de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes qui seraient annexées par Israël, et avec une capitale reléguée dans les faubourgs de Jérusalem-Est. Les dirigeants palestiniens ont immédiatement refusé de négocier sur cette base.
Lire aussi : Trump présente son plan pour le Proche-Orient, un "pas de géant" vers la paixL'administration de l'ex-magnat de l'immobilier défend ses positions très favorables à l'Etat hébreu en faisant valoir que les solutions sur la base du consensus international ont jusqu'ici échoué à favoriser la paix.
Jimmy Carter a lui été à l'origine, durant son mandat, d'une des rares avancées diplomatiques des dernières décennies au Moyen-Orient: les accords de paix israélo-égyptiens conclus le 17 septembre 1978 dans la résidence présidentielle de Camp David, prélude au premier traité entre l'Etat hébreu et un pays arabe.
Le plan Trump "viole la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967, inscrite dans un grand nombre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a déploré l'ex-président. "En outre, cette proposition viole le droit international au sujet du droit à l'autodétermination, de l'acquisition de territoires par la force, de l'annexion de territoires occupés", a-t-il estimé.
"En nommant Israël +l'Etat-nation du peuple juif+, le plan favorise aussi le déni de droits égaux pour les Palestiniens citoyens d'Israël", a-t-il mis en garde, appelant les pays membres de l'ONU à "rejeter toute mise en oeuvre israélienne unilatérale de cette proposition".