Les textes, présentés par plusieurs pays arabes, ont été adoptés jeudi en commission avec 24 voix pour, six contre, 26 abstentions, et deux absents, selon différents participants. Mais pour être adoptés définitivement, ils doivent encore être soumis au vote du Conseil exécutif mardi.
Ces projets de résolution visent "à sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est", la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, selon une copie transmise à l'AFP.
Ces termes, ainsi que la référence à Israël comme "puissance occupante", sont les mêmes que ceux d'une résolution adoptée mi-avril.
Israël avait alors regretté que le texte "nie le lien historique entre le peuple juif et le mont du Temple", un site sacré de Jérusalem, en privilégiant notamment les termes arabes (Esplanade des Mosquées) pour désigner le site.
M. Netanyahu a estimé jeudi que les nouvelles résolutions niaient toujours le lien d'Israël avec le mont du Temple.
"Dire qu'Israël n'a pas de lien avec le mont du Temple et le Kotel (mur des Lamentations) c'est comme dire que les Chinois n'ont pas de lien avec la muraille de Chine ou les Egyptiens avec les pyramides", a-t-il déclaré.
Contrairement au texte d'avril, la nouvelle résolution "affirme l'importance de la Vieille Ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes", a fait valoir une source diplomatique palestinienne.
Le président du Parlement israélien Yuli Edelstein a affirmé sur Twitter que "si les juifs n'ont pas de lien aux lieux saints, l'Unesco et l'ONU n'ont aucun lien avec l'Histoire et la réalité".
Le chef de l'opposition Isaac Herzog a dénoncé sur Facebook "ceux qui veulent réécrire l'Histoire, tordre la réalité et inventer un narratif selon lequel le mont du Temple et le mur occidental ne sont pas liés au peuple juif".
Les Palestiniens se sont eux félicités de l'adoption en commission de ces textes "qui reflète l'engagement de la majorité des Etats membres aux principes de l'Unesco".
En revanche, "les Etats-Unis se sont opposés avec force à ces résolutions", a condamné le département d'Etat à Washington.
"Nous avons dit clairement notre profonde inquiétude devant ces résolutions récurrentes et politisées qui ne font rien pour produire des résultats constructifs sur le terrain et nous estimons qu'elles ne devraient pas être adoptées", a dénoncé le porte-parole Mark Toner.
Lorsque la Palestine a été admise à l'Unesco, en octobre 2011, Israël et les Etats-Unis avaient cessé de verser leur contribution financière. La dette des Etats-Unis s'élèverait depuis à des dizaines de millions de dollars.
Les deux pays avaient perdu en novembre 2013 leur droit de vote à la Conférence générale de l'Unesco, qui se réunit tous les deux ans pour fixer le budget et le programme de l'organisation.
En revanche, les Etats-Unis sont restés membres du Conseil exécutif, sorte de conseil d'administration de l'Unesco qui veille à la mise en application des programmes décidés par la Conférence générale.
En octobre 2015, le secrétaire d'Etat John Kerry était venu à Paris demander que son gouvernement soit réélu au sein de l'organe exécutif de l'Unesco.
Avec AFP