Avec la survenue de la pandémie du coronavirus, les inégalités et la vulnérabilité de certaines populations sont de plus en plus criardes au Cameroun, ce qui a augmenté le nombre des ménages bénéficiaires du projet filets sociaux.
Le gouvernement camerounais a mis à la disposition du projet filets sociaux un montant de 16 milliards de francs CFA. Alloué dans le cadre du fonds de solidarité nationale contre le Covid- 19, ce montant a permis de sélectionner 80.000 bénéficiaires, à raison de 180.000 francs CFA chacun pendant trois mois, confie à VOA Afrique Marcellin Njoh, coordonnateur national du du projet.
La région de l’Extrême-Nord, confrontée aux attaques de la secte Boko Haram, celles du Nord, de l’Adamaoua, de l’Est et les régions anglophones -- Sud-Ouest et Nord-Ouest, épicentres d’un conflit entre les séparatistes et l’armée régulière -- sont d’après les dernières enquêtes, les plus grands bénéficiaires du projet filets sociaux.
2.000 ménages bénéficiaires en zone anglophone
Certains ménages bénéficiaires ont été retenus dans les localités telles que Fundop et Ndop dans la région du Nord-Ouest, en zone anglophone.
"Les filets sociaux m’ont appris à élever la volaille et grâce à ces volailles j’ai pu faire vivre ma famille", se réjouit une jeune dame bénéficiaire de Ndop. "J’ai commencé avec 10 et aujourd’hui je peux en élever à plus de 50 à présent".
"J’étais incapable d’acheter même le poisson de 200 francs, mais aujourd’hui je suis capable d’acheter au moins pour 500 francs avec le projet, je peux faire maintenant mes affaires et avoir beaucoup d’argent pour payer la scolarité des enfants et les nourrir", ajoute une autre.
Abel Bombo, maire de la commune de Ndop, affirme que "les 500 bénéficiaires ont pu accroître leurs revenus et sont utiles dans les activités communautaires. Le projet leur a apporté plus de solidarité et de fraternité entre eux et ils savent maintenant qu’ils constituent une famille".
A Yaoundé, Aissatou Ousmanou, 36 ans, une commerçante mère de 7 enfants, vit au quartier Briqueterie, l’un des plus peuplés de la capitale. Elle aussi est une bénéficiaire du projet filets sociaux.
"Mon niveau de vie a changé, je ne me soucie plus pour satisfaire les besoins de ma famille, quand l’enfant est malade je ne m’inquiète plus, les rentrées financières journalières nous aident, je n’ai plus recours aux prêts comme avant", témoigne-t-elle.
Une aide gouvernementale pour s'en sortir
Aubertine Ekingué a 8 enfants à sa charge. Elle vend des beignets à Yaoundé. A 59 ans, elle dit être sortie de la galère grâce à l’aide gouvernementale.
Ce sont les enquêtes sur les conditions de vie des ménages organisées par l’Institut national de la statistique qui permettent d’identifier les Camerounais qui sont les plus frappés par la pauvreté chronique et ont besoin d’une intervention urgente.
"Le ciblage géographique nous permet de choisir les bénéficiaires, soit dans une région, un département ou une commune, ainsi qu’à classer les villages du plus pauvre au moins pauvre, sans oublier les ménages les plus pauvres pour être bénéficiaires", explique Marcellin Njoh.
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