L’Association américaine de psychiatrie affirme qu'à l'approche des élections, les niveaux de stress augmentent, quelle que soit l'affiliation politique.
L'élection présidentielle du 5 novembre est source d'anxiété pour près des trois quarts des personnes interrogées dans le cadre d'une étude de l’Association américaine de psychiatrie.
Certains psychologues qualifient ce phénomène de « trouble du stress électoral ».
« Le climat politique et les discussions sur les élections sont devenus beaucoup plus passionnés et beaucoup plus conflictuels. Nous nous sommes demandés si cela avait un impact sur les individus. Il est certain que l'expérience rapportée par les participants a été une source importante de stress pour beaucoup d'entre eux, et d'autres recherches ont abouti à des résultats similaires », indique Lynn Bufka, de l’Association américaine de psychiatrie.
Selon Kevin Smith, professeur de sciences politiques à l'université du Nebraska-Lincoln, le stress politique affecte de nombreux aspects de la vie.
« Un cinquième ou un quart des Américains font état de relations sociales rompues et même de problèmes au travail à cause de la politique », ajoute Kevin Smith.
Les recherches de Kevin Smith montrent que les jeunes, ainsi que ceux qui ont des opinions de gauche et ceux qui sont plus impliqués dans la politique, sont plus enclins au stress électoral.
« Nous savons comment atténuer l'effet sur la santé : il suffit de ne pas prêter attention à la politique ! Le problème, c'est que c'est peut-être bon pour la santé individuelle, mais ce n'est pas particulièrement bon pour la santé civique », explique Kevin Smith.
Le Dr Kiran Dintyala, spécialiste de la gestion du stress, connu sous le nom de Dr Calm, a récemment publié un livre, intitulé « The Mantra of Peaceful Politics » (« Le Mantra de la Politique pacifique »), dans lequel il donne des conseils sur la manière d'éviter le stress excessif pendant la période préélectorale.
« Les élections vont et viennent. Les politiciens vont et viennent. Cela peut changer l'avenir de leur peuple de 10%, 20% ou 30%, mais pour l'essentiel, leur avenir, leur bonheur dépend de ce qu'ils font chaque jour, de leur comportement, de leurs émotions », explique Dr Kiran Dintyala.
Mais Lynn Bufka affirme qu'il existe un moyen de sortir de ce malaise psychologique. Selon elle, il s'agit d'exercer un contrôle sur les sources d'information et de faire quelque chose - n'importe quoi - au lieu de faire défiler des articles sur la politique.
« Le fait de nous exposer constamment à des informations, des images et des discours négatifs va accroître notre sentiment général de négativité et de stress. Nous avons donc un certain contrôle là-dessus. Nous encourageons également les gens à s'engager dans des activités significatives, qu'elles soient liées à l'élection, à des questions de société ou à des problèmes qui leur tiennent à cœur », poursuit Lynn Bufka.
L'Association américaine de psychiatrie souligne qu'il est important de rester calme et d'entretenir des relations sociales, car passer du temps avec ses proches, avoir un mode de vie actif, manger et dormir sainement peuvent contribuer à réduire l'anxiété dans les jours qui précèdent les élections.