Présidentielle américaine : la rhétorique de campagne s'intensifie

Des personnes font la queue pour voter au premier tour du vote anticipé dans un bureau de vote, le 21 octobre 2024, à Daytona Beach, en Floride. (Photo de Miguel J. Rodriguez Carrillo / AFP)

Les récents commentaires de l’ancien président Donald Trump sur le fait que les États-Unis ont un "ennemi de l’intérieur" qu’il faut "gérer" ont déclenché une nouvelle vague de critiques de la part de ses adversaires. Mais la rhétorique dite incendiaire que les candidats républicains et démocrates utilisent pendant la campagne présidentielle s’accompagne d’un avertissement des analystes : cela pourrait nuire à leurs chances de victoire, selon eux.

Alors que le vote anticipé est en cours dans plusieurs États, la vice-présidente et candidate démocrate à la présidentielle américaine Kamala Harris s’est adressée aux médias samedi, intensifiant ses critiques à l’encontre de son rival politique, l’ancien président Donald Trump.

« Donald Trump s’est révélé de plus en plus instable et inapte », a déclaré Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence des États-Unis.

Mme Harris a décrit M. Trump avec ces mots à plusieurs reprises depuis que le candidat républicain à la présidentielle a fait des remarques controversées sur Fox News le 13 octobre lors d'une interview sur un éventuel second mandat à la Maison Blanche. La chaîne a demandé à M. Trump comment il se protégerait contre les bureaucrates qui tenteraient de le saper. Il a répondu comme suit : « Nous avons l'ennemi extérieur et ensuite nous avons l'ennemi de l’intérieur ».

« Nous avons des gens malades, des fous de la gauche radicale et cela devrait être très facilement géré par la Garde nationale, si nécessaire, ou si c'est vraiment nécessaire, par l'armée », a ajouté Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis.

M. Trump a plus tard précisé qu’il faisait allusion à ses rivaux démocrates, mais a répété des affirmations similaires, lors d’un entretien le 16 octobre avec le Wall Street Journal.

Le gouverneur du New Hampshire Chris Sununu, un républicain, a été invité dans l’émission « This Week » de la chaîne ABC à partager son opinion sur les remarques de M. Trump.

« Personne n'aime ce genre de choses et ce genre d’exagération de langage. Mais voyons la réalité : il a été président pendant quatre ans. S'est-il attaqué à ses ennemis politiques ? Je ne pense pas qu'il va mener de telles attaques. Il ne l'a pas fait pendant son premier mandat, il ne le fera pas nécessairement lors d’un second », a dit M. Sununu.

La rhétorique, qualifiée de plus en plus incendiaire, utilisée par les deux candidats à la présidentielle pour s'attaquer mutuellement n'est pas forcément une formule gagnante pour attirer les votes, estime l'analyste politique Shannon O'Brien, de l'université du Texas à Austin.

« Je pense que cela peut être problématique si vous dépassez les limites et que vous dégoûtez les gens qui sont en quelque sorte au milieu. Je pense qu’il y aura peut-être des gens qui vont rester chez eux et croiser les bras car ils en ont juste assez de tout ce processus », a-t-elle indiqué.

Professeure O’Brien est également d’avis qu’il y a peu d’électeurs indécis à ce stade de la course, mais les équipes de campagnes ne sont pas prêtes à abandonner l’idée de les convaincre.

M. Trump a prévu de tenir des événements de campagne en Caroline du Nord, en Géorgie et au Nevada cette semaine.

Mme Harris, qui a fêté ses 60 ans dimanche, a programmé ce lundi des séances de questions-réponses aux côtés de l'ancienne élue républicaine Liz Cheney en Pennsylvanie, dans le Wisconsin et au Michigan dans le but d’obtenir le soutien des électeurs indécis, d’après son équipe de campagne.