Face à la perspective d’un nouveau face-à-face Trump-Biden qui n’enchante que peu d’Américains, des candidats indépendants tentent de se poser en alternative. Robert F. Kennedy Jr, alias "Bobby", retient particulièrement l’attention à travers son patronyme.
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Neveu de l’ancien président John Fitzgerald et fils de Robert, tous deux assassinés, cet avocat de formation est le quatrième Kennedy à briguer la présidence américaine. Mais les similitudes avec son illustre famille s’arrêtent là.
Contrairement aux autres Kennedy, longtemps engagés aux côtés des démocrates, Robert F. Kennedy Jr (RFK Jr) a claqué la porte du parti en octobre 2023 afin de contester la candidature du président sortant Joe Biden.
Mouton noir
Cet acte de rupture a suscité l’ire de la dynastie familiale qui l’a publiquement désavoué. "Bobby porte peut-être le même nom que notre père, mais il ne partage pas les mêmes valeurs, la même vision ou le même jugement. Nous dénonçons sa candidature et nous pensons qu'elle représente un danger pour notre pays", ont réagi quatre de ses frères et sœurs dans un communiqué.
Pas de quoi émousser l’ardeur de celui qui promet d’éloigner les Américains "des pouvoirs corrompus de Washington". Il n’a pas hésité à convoquer son oncle John F. Kennedy dans une publicité diffusée en février dernier en marge du Super Bowl, provoquant à nouveau la colère de sa fratrie.
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Les points de divergence entre RFK Jr et la dynastie familiale vont au-delà de sa décision de faire cavalier seul pour la présidentielle. Ce militant antivaccin s’est en effet illustré par le passé à travers des propos controversés sur le Covid "préparé" selon lui, "pour attaquer certaines races".
Élément perturbateur
Engagé dans une difficile et coûteuse quête de signatures d’électeurs éligibles nécessaires à l’inscription de son nom sur les bulletins de vote – condition sine qua non pour les candidats indépendants – Bobby a peu de chances de briser le duopole Trump-Biden.
Mais la nature serrée de ce match retour combinée à son ancienne affiliation au Parti démocrate fait de lui un perturbateur potentiellement nuisible, davantage à Biden qu’à Trump, selon divers observateurs. L’équipe de ce dernier parierait d’ailleurs, selon le New York Times, sur Robert F. Kennedy Jr, crédité de 10 % des intentions de vote en moyenne au plan national, pour siphonner les voix de son rival.
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De leur côté, les Démocrates veulent tout mettre en œuvre afin d’éviter le même scénario que celui de 2000, lorsque la candidature de l’ancienne figure écologiste Ralph Nader avait été accusée d’avoir fait perdre Al Gore.
"Je suis opposé au président Trump, et le président Biden ne peut pas gagner", lance sûr de son fait, RFK Jr, qui dit avoir décliné la proposition de devenir colistier du candidat républicain.