Les deux finalistes de ce scrutin extrêmement polarisé se sont livrés à une passe d'arme par réseaux sociaux interposés.
L'altercation virtuelle est partie d'une proposition de Fernando Haddad, du Parti des Travailleurs (PT), de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré pour corruption, à Bolsonaro.
Le candidat de gauche, qui a obtenu 29% des voix au premier tour, a proposé à son adversaire (46%) de signer un engagement commun contre la dissémination de fausses informations sur internet, mais a essuyé un refus virulent.
Lire aussi : Le candidat de l'extrême droite en tête de la présidentielle au Brésil"La marionnette du corrompu (Lula) me propose de signer une lettre d'engagement contre les mensonges sur internet, alors que c'est lui qui invente que je vais augmenter les impôts des plus pauvres. C'est une canaille", a déclaré sur Twitter le candidat d'extrême droite.
"Nous avons reçu une réponse du même niveau que le candidat", a rétorqué Haddad lors d'une rencontre avec des journalistes à Sao Paulo.
"Esclave de la Constitution"
Auparavant, il avait tenté sur Twitter de mettre à mal l'image anti-système de son rival, qui siège à la chambre des députés depuis 1991.
"C'est un politicien traditionnel, avec 28 ans de vie politique et peu de services rendus à notre pays. Au deuxième tour, tu ne peux pas te cacher derrière les réseaux sociaux", a écrit le candidat de gauche.
Une allusion au fait que Jair Bolsonaro n'a pas participé aux derniers débats télévisés en raison de l'attentat à l'arme blanche qui a failli lui coûter la vie début septembre.
L'ancien parachutiste de l'armée a été hospitalisé trois semaines et a invoqué des raisons médicales pour justifier son absence au dernier débat, jeudi, mais a concédé une longue interview sur une autre chaîne, qui l'a diffusée à la même heure.
À cet occasion, la candidate écologiste Marina Silva, l'avait accusé d'avoir "eu la trouille" de se confronter à ses adversaires.
Objectif centre
Plusieurs partis se sont réunis mardi pour donner leurs consignes de vote pour le 2e tour, mais la constitution d'"un front républicain" pour faire barrage à l'extrême droite n'était pas d'actualité.
Dès le soir du premier tour, Ciro Gomes (centre gauche), arrivé en troisième position avec 12,5% des suffrages, avait déclaré son rejet catégorique de Bolsonaro au nom de la "lutte pour la démocratie et contre le fascisme".
Mais il ne s'est pas engagé en faveur de Haddad, contrairement au petit Parti socialiste, le PSB, qui a annoncé mardi son ralliement, en vue d'un "front démocratique".
Le PSDB, grand parti du centre droit dont le candidat Geraldo Alckmin n'a obtenu que 4,76% des voix, a annoncé en début de soirée qu'il ne donnerait aucune consigne de vote. Le parti de la droite progressiste (PP) a fait de même.
"Nous ne soutiendrons ni le PT ni le candidat Bolsonaro" et chacun "décidera en conscience", a dit le PSDB, la formation de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), absente du second tour pour la première fois depuis 1994.
M. Alckmin a déclaré qu'il était "normal que des divergences existent", à propos notamment de Joao Doria. Ce membre du PSDB, favori du duel pour gouverner l'Etat de Sao Paulo, avait annoncé qu'il soutenait Bolsonaro.
En 2016, il avait été élu à la mairie de Sao Paulo au premier tour, infligeant une cuisante défaite à Fernando Haddad, qui était le maire sortant.
Une chose est sûre: le candidat de gauche va devoir ratisser le plus large possible pour tenter de rattraper son retard après la démonstration de force de son adversaire au premier tour.
Avec AFP