La Cour constitutionnelle, dont les décisions sont sans recours, a confirmé dimanche l'élection du candidat du pouvoir Mohamed Bazoum comme nouveau président du Niger avec plus de 55% des suffrages, contre 44,34% à Mahamane Ousmane.
"Nous ne pouvos pas accepter que notre victoire soit confisquée par une oligarchie dans le but de se maintenir au pouvoir coûte que coûte", a déclaré Mahamane Ousmane à la presse.
"Nos réclamations n'ont pas été traitées" par la Cour constitutionnelle, a-t-il affirmé en dénonçant "la précipitation de la proclamation des résultats".
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M. Ousmane, âgé de 71 ans, premier président démocratiquement élu du Niger en 1993 avant d'être renversé de 1996 par une junte militaire, a exhorté le "peuple nigérien souverain" à "se mobiliser comme un seul homme" et à prendre part "à une marche démocratique et pacifique sur l'ensemble du territoire national" pour "faire échec par tous les moyens de droit à cette tentative d'usurpation du pouvoir".
Il n'a pas donné de date pour cette marche.
Il a invité les "corps constitués" et "les Forces de défense et de sécurité" (FDS: armée, police, gendarmerie) à "soutenir la lutte du peuple nigérien et n'obéïr à aucun ordre manifestement illégal donné par une autorité elle-même illégale et illégitime".
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"Mahamane Ousmane sait très bien qu'il n'a pas gagné les élections", a réagi mardi à l'AFP, Zakaria Abdourahamane, porte-parole du gouvernement et du Parti nigérien pour la démocratie et du socialisme (PNDS, au pouvoir). "Il faut arrêter ce bellicisme et cette conspiration et laisser nos concitoyens travailler pour le bien du Niger", a-t-il ajouté.
Mohamed Bazoum, qui succède à Mahamadou Issoufou arrivé au terme de ses deux mandats légaux, sera investi le 2 avril comme dixième président du Niger, un des Etats les plus pauvres au monde.
Le pays est confronté depuis des années aux pires attaques jihadistes, la dernière en date ayant fait 137 morts dimanche dans la région de Tahoua (Ouest) proche du Mali.