Présidentielle au Nigeria: la Commission électorale "inquiète" face aux violences

Le 25 février, les Nigérians éliront un successeur au président Muhammadu Buhari

La Commission électorale (Inec) du Nigeria s'est dite "inquiète" vendredi de l'intensification des violences pendant la campagne électorale, à trois mois des élections présidentielle et législatives.

Le président de l'Inec, Mahmood Yakuba, a déclaré que la Commission a comptabilisé 50 "incidents" au cours de meetings à travers le pays le plus peuplé d'Afrique depuis le début de la campagne, il y a un peu plus d'un mois.

"La Commission s'inquiète (car) si aucune mesure urgente et décisive n'est prise, les attaques vont s'intensifier à l'approche de la date des élections", a affirmé M. Yakuba dans un communiqué.

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Il faut "endiguer cette affreuse tendance", a-t-il insisté. Ces déclarations surviennent au lendemain de l'attaque de deux bureaux de vote de l'Inec qui ont été incendiés dans le sud-ouest du pays, région habituellement épargnée par ce genre de violences.

Le Nigeria a une longue histoire de troubles et de malversations liés aux élections. En 2011, plus de 800 personnes avaient été tuées dans des violences post-électorales dans le pays.

Le 25 février, les Nigérians éliront un successeur au président Muhammadu Buhari, qui ne se représente pas après deux mandats et un bilan jugé catastrophique tant du point de vue de l'économie que de la sécurité, deux enjeux majeurs du scrutin.

Les forces armées nigérianes peinent à lutter contre les jihadistes dans le nord-est, les bandes criminelles lourdement armées dans le nord-ouest et le centre ainsi que la mouvance séparatiste dans le sud-est.

Et le pays traverse actuellement une grave crise économique, accentuée par les conséquences de la guerre en Ukraine et les pires inondations qu'ait connues le Nigeria en dix ans.