A l'appel du Front citoyen Togo debout (FCTD) qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile togolaise, les manifestants ont sillonné les rues de Lomé, scandant des slogans hostiles au pouvoir, en présence de leaders de l'opposition.
"Il est important que certaines conditions soient remplies pour le bon déroulement du processus électoral. Nous appelons le pouvoir à répondre à nos revendications: un bon fichier électoral après un recensement électoral et la recomposition de la commission électorale nationale indépendante (Céni)", a déclaré à l'AFP David Dosseh, porte-parole du front FCTD.
Le FCTD demande également la proclamation des résultats par bureau de vote après le scrutin.
Lire aussi : Des opposants demandent la "suspension" du processus électoral"On ne peut plus organiser au Togo d'élections dans les mêmes conditions que celles auxquelles on a déjà assisté. L'enjeu de l'élection présidentielle de 2020 est crucial. Nous allons nous battre pour des conditions de transparence", a martelé Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice d'une coalition regroupant cinq partis d'opposition.
Plusieurs partis d'opposition et des responsables de la société civile dont les évêques du Togo, ont demandé le 13 novembre, la "suspension" du processus électoral et l'ouverture d'un dialogue avec le pouvoir pour permettre la recomposition de la Cour constitutionnelle, l'établissement d'un fichier électoral fiable et le réaménagement de la Céni.
Les évêques ont toutefois critiqué l'opposition togolaise, l'invitant à "se départir des luttes mesquines et intéressées et à travailler avec professionnalisme et civisme sur les grands sujets".
Le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père, devrait être candidat à un quatrième mandat, malgré de nombreux appels de l'opposition à la démission.
Lire aussi : Jean-Pierre Fabre de nouveau candidat à la présidentielle togolaiseDébut mai, les députés togolais avaient voté une révision constitutionnelle qui permet non seulement au président Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025, mais aussi de bénéficier d'une immunité à vie "pour les actes posés pendant les mandats présidentiels".
Cette élection se tiendra "au plus tôt le 19 février et au plus tard le 5 mars 2020" au Togo, selon la Cour constitutionnelle.