La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annulé mercredi l'accréditation accordée à la Concertation nationale de la société civile (CNSC) pour déployer des observateurs lors du scrutin présidentiel du 22 février, l'accusant "d'ingérence" dans le processus électoral.
La CNSC est un regroupement d'une soixantaine d'organisations togolaises, qui avait prévu de déployer quelque 500 observateurs dans l'ensemble du pays.
"Votre association est en train de s'apprêter à mener une activité d'ingérence dans le processus électoral, ce qui est bien contraire à l'objectif pour lequel elle a été accréditée", a écrit le président de la CENI, Tchambakou Ayassor, dans un courrier adressé aux responsables de la CNSC.
"Aussi, nous sommes au regret de vous signifier l'annulation de ladite accréditation qui vous a été délivrée et vous prions de bien vouloir la retourner à la CENI, accompagnée de tous les badges et accréditations individuelles reçus", a-t-il ajouté dans cette lettre, que l'AFP a pu consulter.
Le directeur exécutif de la CNSC, Koffi Délia Kepomey, interrogé par l'AFP, a expliqué que son conseil d'administration se réunirait pour décider de "la conduite à tenir".
Les autorités ont déjà rejeté fin janvier la demande d'accréditation en tant qu'observateur électoral du Conseil épiscopal justice et paix de l'Eglise catholique, invoquant "ses positions partisanes sur la situation politique" au Togo, qui a connu d'importantes manifestations anti-pouvoir depuis 2017.
Lire aussi : Présidentielle au Togo: à Sokodé la rebelle, le calme retrouvé au prix d'une lourde répressionD'autre part, les candidats de l'opposition se sont tous plaints de ne pas avoir touché la subvention que l'Etat devait leur verser pour mener campagne.
Au total sept candidats sont en lice pour la présidentielle, dont le chef de file historique de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, l'ancien Premier ministre, Kodjo Agbéyomé, et le président Faure Gnassingbé, qui briguera un quatrième mandat.
Ce dernier est au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans. Il a été réélu en 2010 et en 2015 au terme de scrutins contestés.
Policiers et militaires ont voté par anticipation dès mercredi pour la présidentielle, afin de pouvoir assurer le 22 février la sécurité du vote général.