M. Ould Cheikh Mohamed Ahmed, compagnon de toujours du chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, est remplacé par un civil, l'ancien Premier ministre Yahya Ould Hademine, jusqu'à présent ministre conseiller à la présidence, selon le décret annonçant ce remaniement, publié par l'agence officielle AMI.
Outre le ministère de la Défense, le remaniement concerne trois portefeuilles: l'Equipement et les Transports, l'Education nationale, ainsi que l'Hydraulique et l'Assainissement.
Lire aussi : La candidature du "dauphin" d'Aziz plébicitée par la majoritéAucune explication n'a été donnée de source officielle à ce remaniement, motivé selon les analystes par la nécessité pour le candidat du pouvoir de préparer sa campagne, au moment où l'opinion s'attend à une floraison de candidatures après l'échec de l'opposition à s'unir.
"Nous avons décidé de laisser à chaque parti la liberté de choisir son candidat, tout en continuant à coordonner nos positions, surtout en cas de second tour", a affirmé cette semaine à la presse Mohamed Ould Moloud, président de la coalition électorale de l'opposition démocratique (CEOD) qui regroupe la plupart des partis de l'opposition dite radicale.
Lire aussi : Dissolution des trois quarts des partis à l'approche de la présidentielle en MauritanieAlors que le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, déjà candidat en 2014, a déjà annoncé son intention de se présenter, les noms de plusieurs autres personnalités de l'opposition ont été évoqués mais les intéressés ne se sont pas encore déclarés.
Parmi eux figure l'ancien chef du gouvernement de transition (2005-2007) Sidi Mohamed Ould Boubacar
Deux formations de l'opposition, le Rassemblement pour la démocratie et l'unité (RDU) et le parti Adil, ont en revanche décidé de soutenir le candidat du pouvoir.
Le RDU vient d'être dissous avec 75 autres partis politiques, sur la centaine que compte le pays, car jugés insuffisamment représentatifs, après avoir échoué à obtenir au moins 1 % des voix aux municipales de 2013 et de 2018.
Cette dissolution laisse à l'Assemblée nationale, élue en septembre 2018 une dizaine de députés sans étiquette qui, selon des experts, pourront rejoindre le parti de leur choix parmi les 28 encore existants.
Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008 puis élu en 2009 et réélu en 2014, M. Ould Abdel Aziz ne peut se représenter au terme de son second mandat qui s'achève en août.