Au Sénégal, interdiction des rassemblements de l'opposant Sonko

Ousmane Sonko a été condamné il y a un mois à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs.

Les autorités sénégalaises ont interdit des rassemblements du parti de l'opposant Ousmane Sonko prévus samedi et dimanche, selon un communiqué officiel publié jeudi.

Le rassemblement du 15 juillet était organisé en particulier pour désigner officiellement M. Sonko candidat de son parti, le Pastef, à l'élection présidentielle 2024, bien que l'opposant soit inéligible depuis une récente condamnation. "Des indices font croire que ces rassemblements constituent de réels risques de troubles à l'ordre public", a justifié le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall.

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"Des appels à travers les réseaux sociaux invitent les sympathisants de cette formation politique (Pastef) à investir d'ores et déjà les grands marchés et les principaux axes et lieux de rassemblements", dit le communiqué.

Or, selon le gouverneur, des individus s'étaient attaqués à des biens publics et privés, des commerces et autres installations lors d'un appel à manifester de M. Sonko début juin. Les sympathisants M. Sonko ont affirmé que l'investiture de leur candidat se tiendrait samedi dans le stade Amadou Barry de Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, et non sur la "voie publique".

M. Sonko, plus farouche opposant du président Macky Sall, qui fêtera ses 49 ans samedi, a été condamné il y a un mois à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, "séquestré" selon lui, depuis le 28 mai.

Cette condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition. Le leader de Pastef a promis il y a une semaine un "chaos indescriptible" s'il est empêché d’être candidat à la prochaine élection présidentielle.

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Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet qu'il ne briguerait pas un troisième mandat.