Le document du pape argentin fera suite aux travaux des deux synodes d'octobre 2014 et octobre 2015 sur la famille et s'intitulera "Amoris laetitia" (la joie de l'amour).
Le pape François l'avait signé le 19 mars dernier, jour du troisième anniversaire de son intronisation.
Après deux cycles de consultations au niveau des diocèses et deux synodes tendus en 2014 et 2015 à Rome, les conclusions les plus attendues portent sur les éventuelles ouvertures de l'accès aux sacrements des divorcés remariés civilement, ainsi que sur la place dans l'Eglise des couples en union libre et des couples homosexuels.
Ce texte, traduit en plusieurs langues, sera long et détaillé, selon des informations ayant filtré du Vatican. Il a été soumis à la Congrégation de la doctrine de la foi, qui y a apporté un certain nombre de retouches, avait affirmé récemment le vaticaniste Sandro Magister.
Le document post-synodal, qui devrait s'appuyer sur le dialogue amoureux du "Cantique des cantiques", met progressistes et conservateurs en alerte et fera forcément beaucoup de mécontents, tant les attentes et les appréhensions sont élevées.
Le cardinal et théologien allemand Walter Kasper, proche du pape et "bête noire" des conservateurs, a estimé que l'exhortation "tournera une page". "François s'exprimera définitivement", en particulier "sur la participation des fidèles divorcés et remariés à la vie active de la communauté catholique", a-t-il dit.
Dans l'avion qui le ramenait du Mexique en février, le pape avait livré quelques pistes, indiquant qu'il insisterait sur "l'intégration dans la vie de l'Eglise des familles blessées, des familles de remariés" ainsi que sur "la préparation au mariage", pour éviter que beaucoup de mariages religieux hâtivement conclus soient déclarés ensuite nuls.
Sur le thème brûlant de l'accès à la communion (sacrement de l'eucharistie), il avait ajouté une remarque susceptible de doucher les espoirs des progressistes: "Toutes les portes sont ouvertes mais on ne peut pas dire: à partir de maintenant ils peuvent faire la communion", avait-il remarqué.
Fin janvier, François avait rejeté toute autre forme d'union que le mariage catholique entre un homme et une femme, condamnant la "confusion" avec les unions gays.
"Il ne peut y avoir de confusion entre la famille voulue par Dieu et tout autre type d'union", avait-il remarqué.
Avec AFP