Bintou Soulama, habitante de Ouaga : "Quand je me rappelle ce coup d’Etat, je vois des familles attristées, des familles en deuil. Je ne souhaiterais plus revivre pareil moment parce que ce n’était vraiment pas du tout agréable. C’était vraiment dur : voir des corps... Ces nombreux corps sans vie étalés comme ça au sol et entendre des tirs persistants le long de la journée".
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Salifou Dembélé, ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi du gouvernement de la transition : "Le 16 septembre 2015, le Conseil des ministres tirait un peu à sa fin quand à 14h34 exactement, il y a une irruption des militaires dans la salle du Conseil. On était tous surpris de ce qui nous arrivait. La salle a été entourée des militaires. On nous a dit de rester en place. Et tout d’un coup, ils ont demandé à ce que le président, le premier ministre et le ministre de la Fonction publique les accompagne. Les trois personnalités se sont dirigées vers la sortie. En ce moment, on s’attendait tous au pire. J’ai ferme mes oreilles pour éviter d’entendre les crépitements des armes. Deux à quatre minutes plus tard, il n’y avait toujours pas de coup de feu. J’ai alors débouché mes oreilles. Mais dans la salle, les militaires ont commencé à nous dire, c’est vous les ministres de la transition, on va vous faire (liquider, ndlr) tous. Il y a eu une panique générale. Depuis ce jour, j’ai une sorte de psychose. Quand j’attends une porte-claquer, je suis dans tous mes états…"
Kizerbo Blaise : "C’est ce jour-là que je suis arrivé à Ouagadougou… C’était un mauvais accueil pour moi. Quand je me rappelle ce jour-là, je suis choqué. J’ai entendu des tirs, les routes étaient barricadées. Ce qui me choque que c’est qu’il n’y pas encore de justice pour les morts un an après. "
Zoumana Wonogo (VOA Afrique - Ouagadougou)