"Récemment, de hauts dirigeants politiques français ont alarmé les gens en affirmant des faits absurdes concernant l'explosion réussie d'une bombe H pour missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) de la DPRK (Corée du Nord)", a déclaré Ri Tok-Son, directeur adjoint du département européen du ministère des Affaire étrangères nord-coréen, à Pyongyang, lors d'une interview à l'AFP vendredi.
Le président français Emmanuel Macron avait appelé dimanche les Nations Unies à "réagir rapidement" aux actions de Pyongyang et sommé l'UE d'y apporter une réponse "claire et unie".
Son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait précisé que la Corée du Nord pouvait avoir la capacité de mener une frappe sur les Etats-Unis et même sur l'Europe, "en quelques mois".
"Ils se sont occupés (..) à formuler des remarques absurdes comme +le missile de la Cordée du Nord peut frapper l'Europe+", a réagi Ri Tok-Son, sans toutefois mentionner le nom de M. Macron ou celui de M. Le Drian.
"Il est ridicule de dire que les armes nucléaires de la DPRK, la force dissuasive contre le chantage et la menace nucléaire américaine, puissent viser l'Europe", a t-il ajouté.
"Si les armes nucléaires sont si mauvaises, la France devrait alors d'abord abandonner ses armes nucléaires puisqu'elle n'est sous la menace nucléaire de personne", a-t-il encore dit.
La Corée du Nord a mené son sixième essai nucléaire il y a une semaine. Le régime a déclaré qu'il s'agissait d'une bombe à hydrogène ou bombe H miniaturisée et apte à être placée sur un ICBM. En juillet, il a aussi effectué deux tirs d'ICBM.
Les déclarations de Ri Tok-Son intervenaient quelques heures avant que les Etats-Unis demandent formellement à l'ONU de voter lundi un projet de résolution prévoyant de nouvelles sanctions sévères contre la Corée du Nord.
Le projet de texte initial des Etats-Unis prévoit notamment un embargo sur le pétrole, l'interdiction d'importer du textile nord-coréen, un gel des avoirs du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, le renvoi dans leur pays des expatriés nord-coréens et la possibilité d'inspecter par la force des navires suspects en haute mer.
Avec AFP