Quand le divorce d'Achraf Hakimi alimente la misogynie

Le défenseur marocain Achraf Hakimi lors du match de football des huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 du Qatar entre le Maroc et l'Espagne au stade Education City à Al-Rayyan, le 6 décembre 2022. (Photo de KARIM JAAFAR / AFP )

Le footballeur marocain Achraf Hakimi est au cœur d’une intox indiquant qu’il aurait confié son patrimoine à sa mère afin d’éviter à sa future ex-femme de s’en accaparer. Cette vraie-fausse histoire révèle les nombreux clichés souvent collés aux femmes mariées à des hommes riches.

Selon une certaine croyance, le divorce entre conjoints avec un mari riche ou supposé tel implique forcément que ce dernier soit délesté de tout ou partie de ses biens.

Il est vrai que les unes de la presse people bruissent régulièrement des cas de divorce particulièrement coûteux. Pensez aux 36 milliards de dollars reçus par MacKenzie Scott en 2019 après sa séparation avec le fondateur d’Amazon Jeff Bezos. Ou encore au 1,3 milliard que Bill Gross a dû verser trois ans plus tôt à Sue, son ex-épouse.

Le magazine américain Forbes consacre d’ailleurs un classement fréquemment mis à jour de ces séparations onéreuses, qui s’accompagne toujours d’un lot de rumeurs.

Rumeur virale

Celle en cours depuis quelques mois entre le footballeur international marocain Achraf Hakimi et la star espagnole du cinéma Hiba Abouk ne figure pas dans les colonnes de Forbes, mais elle n’en fait pas moins jaser la presse et les réseaux sociaux.

Une rumeur déclenchée par une source non-vérifiable sur les réseaux sociaux indique en effet que le joueur de 24 ans et par ailleurs le footballeur africain le mieux payé en France avec un salaire de 1,083 million d'euros bruts mensuels, aurait transféré sa fortune à sa mère afin d’empêcher sa future ex-femme d’en bénéficier.

Cela n’est évidemment pas possible au regard de la loi française à laquelle obéit Hakimi, employé par le PSG. Et de nombreux spécialistes du droit ont clairement indiqué qu’il s’agit d’une fausse nouvelle.

Cliché de la femme vénale

Mais la rumeur s’est tout de même répandue, alimentant notamment le cliché de la femme vénale. Beaucoup d’hommes ont en effet célébré Hakimi pour avoir prétendument mis ses biens hors de portée de la mère de ses enfants.

"Masterclass ! Le seul et l’unique Hakimi", a ainsi commenté le champion camerounais de MMA, Francis Ngannou, dans un tweet d’approbation sur Twitter le 14 avril 2023. Un message qui fait écho à des centaines d’autres, tous destinés à dépeindre Hiba Abouk en profiteuse des moyens de son conjoint.

"Pourquoi pense-t-on souvent que c’est la femme qui a les poches vides en cas de divorce et que l’homme de facto, a des biens ?", s’est interrogée une twitto manifestement exaspérée par l’ampleur du sujet. "Ce qui compte vraiment : mes enfants", a écrit pour sa part Hiba Abouk, le 17 avril 2023 dans un message énigmatique sur Instagram.