Quatre ans de prison pour sept distributeurs de faux médicaments au Bénin

Vue d'ensemble de quelques médicaments qu'on trouve sur le marché illicite à Cotonou, Bénin, le 2 mars 2017. (VOA/Ginette Fleure Adande)

Un tribunal de Cotonou a condamné mardi sept responsables d'importantes compagnies pharmaceutiques du Bénin à de la prison ferme, une sanction dont la lourdeur se veut un symbole dans la guerre aux faux médicaments.

Cinq "grossistes-répartiteurs" qui contrôlent une grande partie de la distribution des médicaments au Bénin -représentants des sociétés GAPOB, Ubipharm, CAME, Ubephar and Promo Pharma-, ont été condamnés à quatre années de prison ferme pour "vente de médicaments falsifiés, exposition, détention en vue de vente, mise en vente ou vente de substances médicamenteuses falsifiées".

Ils devront également payer 100 millions de francs CFA de dommages et intérêts à l'Etat béninois (150.000 euros), a confirmé à l’AFP un avocat de la partie civile, au terme de l’audience, une somme selon lui "symbolique".

D'autres prévenus, dont deux collaborateurs du député de l'opposition Atao Hinnouho, qui est en fuite et chez qui la police a saisi plusieurs centaines de cartons de médicaments début décembre, ont écopé de peines de six mois de prison ferme.

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Le directeur du service des Pharmacies, des médicaments et des explorations diagnostic (DPMED), sous tutelle du ministère de la Santé, qui était poursuivi pour ne pas avoir "empêché la commission de ces infractions", a été remis en liberté.

La dernière audience de ce procès, sans précédent par son ampleur, n'a duré qu'une heure. Après une enquête préliminaire, les prévenus n'ont été présentés à la barre qu'à trois reprises en moins d'un mois et ont été incarcérés pendant la tenue de leur procès.

"Nous n’allons pas en rester là", a assuré un des avocats des grossistes.

Le Bénin a la réputation - avec son grand voisin nigérian - d'être la plaque tournante du commerce illicite des médicaments en Afrique de l'Ouest, les faux médicaments circulant notamment à travers le port de Cotonou.

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Le gouvernement de Patrice Talon, élu en 2016, a décidé de combattre ce fléau, qui tue près de 100.000 personnes chaque année en Afrique sub-saharienne, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Des dizaines de tonnes de faux médicaments ou de médicaments qui échappent à la commercialisation officielle ont été saisis et des dizaines de personnes arrêtées depuis un an au Bénin, où des voix s'élèvent pour dénoncer un coup de filet abusif dans le secteur.

Avec AFP