Quatrième jour de raids meurtriers sur un fief rebelle près de Damas

Des blessés dans la ville assiégée de Douma dans la Ghouta orientale, non loin de Damas, le 20 février 2018.

L'armée de l'air syrienne a repris mercredi ses raids intensifs sur la Ghouta orientale, un fief rebelle près de Damas, faisant cinq nouveaux morts parmi les civils et plus de 200 blessés, a indiqué une ONG.

Les raids ont ciblé plusieurs localités de cette enclave où sont assiégés depuis 2013 quelque 400.000 habitants, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis dimanche, plus de 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués dans la Ghouta orientale et des centaines blessés, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Plusieurs hôpitaux ont été mis hors service alors que les destructions sont énormes.

Outre leurs bombes, les avions ont largué mercredi des barils explosifs sur les localités d'Arbine et de Aïn Tourma, une arme qui tue de manière aveugle et dont l'utilisation est dénoncée par l'ONU et des ONG internationales, a poursuivi l'OSDH.

Dans la nuit, l'artillerie du régime a tiré plus de 100 obus sur cette vaste enclave, déjà en proie à une grave crise humanitaire en raison du siège du régime.

Mercredi, cinq civils dont deux enfants ont été tués et plus de 200 blessés, d'après l'Observatoire.

La nouvelle campagne aérienne contre la Ghouta a commencé dimanche, le jour où le régime a renforcé ses positions autour de cette région en prévision d'un assaut terrestre qui n'a pas encore été lancé.

Le régime cherche à reprendre cette enclave, d'où les rebelles tirent des obus parfois meurtriers sur la capitale. La Ghouta orientale est le dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas.

L'aviation de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, a bombardé mardi la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois. L'OSDH n'a pas précisé si elle a mené des raids mercredi.

Les bombardements de civils "doivent cesser maintenant", a déclaré mardi le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis. Washington a dénoncé les "tactiques" du régime consistant à "assiéger et affamer".

Selon le quotidien Al-Watan, proche du régime syrien, ces frappes "sont un prélude à une opération d'envergure (terrestre), laquelle peut commencer à tout moment".

Le conflit en Syrie déclenché le 15 mars 2011 a fait plus de 340.000 morts. Après avoir d'abord opposé les rebelles au régime, il s'est complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.

Avec AFP