"Face aux grands défis que rencontre notre pays avec l'afflux de réfugiés, la querelle entre la CDU (d'Angela Merkel) et (ses alliés bavarois de) la CSU menace la capacité d'action du gouvernement", a déclaré au site internet du magazine Der Spiegel M. Gabriel.
"Plus cette querelle (...) dure, plus les gens vont se détourner de la politique et plus l'extrême droite va gagner du terrain", a encore prévenu M. Gabriel, membre de la coalition sociaux-démocrates/conservateurs au pouvoir à Berlin et qui a annoncé jeudi son intention de briguer la chancellerie en 2017.
Le ton n'a cessé de monter ces dernières semaines au sein du camp conservateur, la CSU reprochant à Mme Merkel d'avoir ouvert trop grand les portes du pays aux migrants, alors que l'Allemagne s'attend à recevoir entre 800.000 et un million de demandes d'asile en 2015.
"Le gouvernement est tout à fait capable de mener les choses à bout et je n'ai pas de commentaire à faire sur les partis politiques", a indiqué lors d'une conférence de presse régulière une porte-parole du gouvernement, Christiane Wirtz, selon laquelle la chancelière n'est pas affectée par les divisions au sein de son propre camp.
Avec l'AFP
Une réunion est prévue dimanche entre Mme Merkel, M. Gabriel et le patron de la CSU, Horst Seehofer, pour tenter de dénouer ces tensions au sein de la coalition. Samedi, une rencontre entre Mme Merkel et M. Seehofer est également prévue.
La Bavière, Etat riche et très conservateur du sud de l'Allemagne, est en première ligne depuis plusieurs mois pour accueillir les nouveaux arrivants qui se massent à sa frontière avec l'Autriche.
M. Seehofer a attaqué à plusieurs reprises la chancelière, menaçant de déposer plainte devant la justice allemande si Berlin ne limite pas l'arrivée des migrants. Selon lui, la politique migratoire menée par Berlin met en danger la capacité à agir et fonctionner des Etats régionaux, garantie par la Loi fondamentale allemande.
"Cette forme de chantage et d'insulte mutuels est indigne et, au final, irresponsable", a fustigé M. Gabriel, par ailleurs ministre de l'Economie et chef du SPD, le parti social-démocrate allemand.
M. Gabriel avait déjà critiqué l'attitude de la CSU il y a deux semaines, dénonçant "la panique" que tente selon lui d'instiller le parti dans la population, l'accusant "de jouer sur les peurs".
Avec AFP