Questions autour de la disponibilité du gaz domestique après l’incendie de la Sonara camerounaise

Une délégation conduite par les ministres du commerce, de l’eau et de l’énergie sur le site de la Sonara après l’incendie à Yaoundé, au Cameroun, le 17 juin 2019. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Le Cameroun peut-il continuer d’approvisionner son marché local en gaz domestique ? Et peut-il maintenir les prix des hydrocarbures après l’incendie partielle dans la nuit du 31 mai dernier de la Sonara, la société nationale de raffinage ?

Il n’y aura pas de pénurie de gaz domestique au Cameroun après la destruction par les flammes de quatre des treize unités de raffinage de la Sonara. Ces assurances ont été données par le président du groupement des producteurs de pétrole Jean Perial Nyodog.

"Les mesures sont prises pour que l’approvisionnement continue de se faire comme il se fait depuis de nombreuses années à travers des importations qui couvre le déficit de la production locale. Le gaz domestique continuera à être distribué comme par le passé", a-t-il déclaré.

Près de 80% du gaz domestique vendu au Cameroun est importé. En 2019, la Sonara a prévu de produire 35.000 tonnes métriques de gaz domestique pour le marché local. Des ambitions qui ne seront plus atteintes car la réhabilitation de ses infrastructures de stockage va prendre au moins un an, selon le ministre de l’eau et de l’énergie.

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Le délai ne semble pas faire paniquer le directeur général de la caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, Oki Johnson Ndo : "Une bonne nouvelle pour nos ménages,il y aura suffisamment de gaz au prix homologué".

La bouteille de gaz domestique de 12,5 kg, la plus utilisée dans les ménages coûte 6.500 CFA. Les distributeurs sont contraints de respecterce prix, rappelle Jean Perrial Nyodog, du groupement des producteurs de pétrole.

"Ils n’ont aucun besoin de jouer à la spéculation,de faire monter les prix, il y aura un approvisionnement régulier, ils doivent jouer leur rôle de partenaires de marketeurs et faire leur travail dans le strict respect des prix fixés".

Un camion de gaz domestique en pleine livraison à Yaoundé, au Cameroun, le 17 juin 2019. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Les associations des consommateurs sont aussi mis à contribution pour éviter toute situation préjudiciable.

Delors Magellan Kamgaing Kamseu, président de la ligue camerounaise des consommateurs : "Nous invitons les consommateurs à la vigilance et à signaler aux autorités tout cas suspect de spéculation parce qu’on laissera pas que certains marketeurs véreux s’enrichissent sur le dos des consommateurs alors que l’on a reçu toutes les assurances du gouvernement".

Le ministère du Commerce pour sa part, rassure que les capacités de stockage actuelles en gaz domestique et les commandes en cours de livraison peuvent satisfaire les besoins des consommateurs.

Certains y croient et d’autres pas. "Je me sens un peu rassurée par cette décision du gouvernement, j’espère que les choses seront maintenues telles quelles et que d’ici la fin de l’année, nous n’aurons pas à faire à un changement de fréquence comme c’est souvent le cas avec le gouvernement".

La demande nationale en gaz domestique en 2018 a dépassé 3 millions de bouteilles.