La Fifa met fin à son groupe de travail sur le racisme et soulève les critiques

La coupe des confédérations, la Turquie contre le Cameroun. epa /OLIVIER HOSLET

La Fifa a mis fin à la mission de son groupe de travail contre le racisme, assurant qu'il a "atteint ses objectifs", a-t-elle indiqué, mais cette décision suscite des critiques.

Cette Task force "avait un mandat très précis et elle a amené des recommandations très fortes, qui ont poussé la Fifa à agir", a souligné la secrétaire générale de l'instance, Fatma Samoura, lors du Soccerex Global Football Convention, un grand rassemblement organisé à Manchester.

"Il y a eu plusieurs cas (de racisme) dans des équipes, et nous avons pu prendre de mesures fortes, avec des motifs juridiques solides", a insisté la dirigeante de 54 ans, nommée en mai dernier.

Ce groupe de travail avait été créé en 2013 par le président déchu de la Fifa, Joseph Blatter, pour éradiquer le racisme dans le football.

Dans un courrier récent adressé aux membres de cette Task force, la Fifa leur a expliqué qu'elle avait "pleinement rempli sa mission temporaire" et était donc "dissoute et plus en fonction", ont révélé des médias anglo-saxons dimanche.

Cette annonce a suscité une série de critiques. Le candidat à la présidence de la Fifa, le Prince Ali, l'a jugée "incroyablement inquiétante" dans un communiqué.

"Le combat contre le racisme est loin d'être terminé et le fait que la direction actuelle de la Fifa considère que les recommandations de cette Task force ont été mises en oeuvre est honteux", a déploré le Jordanien, qui s'était incliné à deux reprises dans la course à la présidence de la Fifa, d'abord face à Sepp Blatter en mai 2015, puis face à Gianni Infantino en février 2016.

'Kick It Out', une association britannique de lutte contre les discriminations, a elle aussi dénoncé cette décision.

"Il est clair que toutes les organisations qui agissent contre le racisme et les discriminations vont être profondément découragées d'apprendre la dissolution de ce groupe de travail", a regretté l'organisme dans un communiqué.

"Cela intervient en plus avant la Coupe du monde 2018 en Russie, un pays connu pour le racisme et les pratiques discriminatoires à l'égard des minorités", a ajouté l'association.

Présent à la convention, Andy Burnham, ancien secrétaire d'Etat dans le gouvernement de Gordon Brown et candidat pour les prochaines élections municipales à Manchester a lui aussi affiché ses craintes face au hooliganisme en Russie et les comportements racistes de certains fans.

"Ce n'est pas le football le problème, mais il est utilisé par des extrémistes comme un véhicule pour promouvoir l'islamophobie et la xénophobie", a-t-il dénoncé à la tribune.

Avec AFP