LONDRES (Reuters) - La production pétrolière américaine pourrait commencer à fléchir avant la fin de l'année en raison du bas niveau des prix, estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel publié lundi.
Cette remarque donne à penser que le cartel attendra sa prochaine réunion ministérielle prévue en juin pour voir si sa stratégie visant à défendre ses parts de marché met effectivement à mal le boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis.
La baisse de moitié des cours du brut depuis l'été 2014 à amené les compagnies pétrolières à réduire leurs investissements et les forages aux Etats-Unis ont diminué en conséquence, laissant présager une baisse de la production de pétrole hors Opep.
Dans son rapport mensuel, l'Opep maintient toutefois sa prévision pour l'offre non Opep cette année et note que la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis pourrait commencer à reculer en fin d'année seulement, quand des puits actuellement exploités auront cessé de produire et ne seront pas remplacés par d'autres.
La baisse des cours du brut, amorcée en juin 2014 quand le baril de Brent valait 115 euros, s'est accélérée en novembre lorsque l'Opep a refusé de réduire sa production, cherchant ainsi à mettre en difficulté les Etats-Unis et d'autres pays tiers dont le brut coûte plus cher à extraire.
La prochaine réunion de l'Opep est prévue en juin et les observateurs s'attendent à ce que le cartel ne modifie en rien sa stratégie.
Pour l'heure, l'organisation ne prévoit pas de nouvelle hausse de la demande pour son brut en 2015 et a même légèrement réduit sa prévision à 29,19 millions de barils par jour (bpj), tout en maintenant son estimation d'une croissance de la demande mondiale cette année.
Dans le rapport mensuel de février, l'Opep avait revu en forte hausse la prévision de demande pour son pétrole en raison d'estimations revues en baisse pour l'offre non-Opep.
Avec une production de l'Opep estimée à 30,02 millions de bpj en février, l'offre excédentaire devrait se chiffrer à 830.000 bpj en 2015 et à deux millions de bpj au premier semestre, soit moins qu'en janvier, selon le document publié lundi.
L'Arabie saoudite, principal membre de l'Opep, a vu sa production diminuer de 40.000 bpj le mois dernier à 9,64 millions.