Les miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) "ont tué 12 personnes" dans la paroisse catholique de Kilo où se trouvaient des déplacés qui avaient fui les violences d'un village voisin, a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Basiloko, président de la société civile du secteur de Banyali-Kilo.
"Ces miliciens nous ont attaqué vers 05H30 (03H30 GMT), ils ont commencé à tirer des coups de feu, nous nous sommes enfermés dans la maison. Ils sont entrés dans un des appartements où dormaient les déplacés (...) Après leur départ, nous avons retrouvé 12 corps", a déclaré à l'AFP un responsable ecclésiastique.
Plusieurs personnes "ont fui dans la brousse". "Nous espérons qu'ils sont tous vivants", a-t-il ajouté. Des militaires sont intervenus et étaient encore sur place à la mi-journée dans cette paroisse qui héberge un millier de déplacés, a indiqué cette source.
Non loin de là, les miliciens "ont encore tué 4 autres personnes" tandis que deux autres ont succombé à leurs blessures, a ajouté Jean-Pierre Basiloko.
Selon M. Basiloko, les miliciens avaient d'abord attaqué une position de l'armée congolaise près de cette paroisse où ils se sont dirigés après avoir été repoussés par les militaires.
La milice Codeco est un groupe armé structuré autour d’une secte religieuse. Ils prétendent défendre la tribu Lendu, une des communautés de l'Ituri, face à l’armée et à la tribu Hema.
D'après les Nations unies et les autorités congolaises, ses miliciens sont à l'origine de la plupart des violences actuelles en Ituri, surtout dans sa partie nord depuis fin 2017.
Dans cette zone, les miliciens Codeco détiennent depuis le 16 février, les émissaires(huit personnes, dont un général de l'armée) envoyés par le président Félix Tshisekedi pour négocier la paix.
"Il n'y a pas d'avancée significative" dans les négociations pour leur libération, selon un membre de l'équipe resté en liberté dans la zone.
La province de l'Ituri comme celle voisine du Nord-Kivu est sous le régime de l'état de siège, qui donne plein pouvoir aux militaires et vise à mettre fin à l'activité des groupes armés.