L'opposant Martin Fayulu appelle les Congolais à manifester pour "l'intégrité territoriale"

Le leader de l'opposition congolaise Martin Fayulu proteste après que son convoi ait été arrêté par la police lors d'une marche organisée le 30 juin 2019, jour de l'indépendance, à Kinshasa. (Photo: ALEXIS HUGUET / AFP)

En République démocratique du Congo, l'un des principaux opposants, Martin Fayulu, a lancé un appel à manifester pour "l'unité nationale et l'intégrité territoriale" du pays.

La marche prévue mercredi à Kinshasa a pour objectif de "dire NON à ceux qui convoitent les terres et les richesses de la #RDC", a rappelé mardi sur Twitter M. Fayulu, ex-candidat qui revendique toujours la victoire à l'élection présidentielle de décembre 2018.

La semaine dernière, M. Fayulu était allé encore plus loin lors d'une conférence de presse: "Si aujourd'hui nous baissons les bras (...) demain nous n'aurons plus de pays. Nous serions le premier peuple d'Afrique colonisé à être asservi, occupé et colonisé par un autre peuple d'Afrique", avait-il déclaré.

M. Fayulu s'exprimait sur l'affaire d'une commune du Sud Kivu, Minembwe, dont le maire et une grande partie des habitants sont issus de la communauté des Banyamulenge, des Tutsis nés au Congo mais dont les ancêtres avaient des origines rwandaises.

Martin Fayulu salue ses partisans lors d'un rassemblement contre les résultats de l'élection présidentielle, le 2 février 2019 à Kinshasa.

M. Fayulu et des acteurs de la société civile (dont l'évêque d'Uvira, les intellectuels catholiques du CLC) ont dénoncé la décision d'accorder à Minembwe le statut et les pouvoirs d'une commune à part entière, au profit de son maire Munyamulenge.

Lors d'une intervention en janvier, le président Tshisekedi avait affirmé en lingala, l'une des langues les plus parlées du pays: "Banyamulenge bazali ba Congolais" (les Banyamulenge sont des citoyens congolais).

Le mois dernier il a toutefois décidé d'annuler la décision d'élever Minembwe en commune rurale. Il a aussi décidé de mettre en place une commission d'experts (géographes, juristes) neutres pour redéfinir les limites de la commune.

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