"Des attaques récurrentes des miliciens pygmées contre les villages appartenant aux ressortissants de la communauté Luba, dans les localités situées au Nord-ouest du territoire de Manono, (...) ont fait dix-huit tués et dix-sept blessés" depuis mi-février, a expliqué le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole de la Mission de l'ONU (Monusco), lors d'une conférence de presse à Kinshasa.
Du 9 au 15 février, 27 personnes avaient déjà été tuées au cours de trois attaques menées par des miliciens pygmées dans la même région.
Depuis 2013, un conflit oppose des Bantous, majoritaires, à des Pygmées (chasseurs-cueilleurs présents dans plusieurs pays d'Afrique centrale) dans le district du Tanganyika, et en particulier dans la zone de Manono.
Les affrontements entre milices des deux groupes rivaux, dotées essentiellement d'armes traditionnelles (arcs et flèches, machettes), ou les attaques de civils par des combattants d'un camp ou de l'autre, se soldent souvent par des tueries, des pillages ou des incendies de villages entiers.
Longtemps marginalisés, les Pygmées cherchent depuis quelques temps à faire reconnaître leur droits mais leurs revendications se heurtent au refus des populations bantoues, qui s'estiment de plus soutenues le plus souvent par les autorités locales.
Au Katanga, et plus largement en République démocratique du Congo (RDC), le mode de vie des Pygmées est menacé par la déforestation, l'exploitation des mines et l'extension des terres agricoles par les Bantous. En outre, malgré des avancées, les Pygmées, une fois chassés de leur milieu naturel, dépendent entièrement des Bantous pour leur maigre subsistance.
Les Pygmées sont présents également dans les vastes forêts du nord du pays, où la cohabitation est souvent difficile avec les autres communautés sans pour autant entraîner les violences observées au Katanga.
VOA/AFP