RDC : baisse de la production de cuivre après cinq ans de hausse continue

Des mineurs congolais à Kambove, le 17 avril 2007. (REUTERS/Joe Bavier)

La production de cuivre de la RDC est repassée sous le seuil du million de tonnes, selon des chiffres publiés mercredi.

La production de cuivre de la République démocratique du Congo a baissé en 2015 après cinq années de hausse ininterrompue, repassant sous le seuil du million de tonnes qu'elle avait franchi pour la première fois en 2014, selon les chiffres de la Chambre des mines congolaise publiés mercredi.

La production nationale de ce minerai a reculé de 3,3% par rapport à 2014 pour s'établir à 995.805 tonnes, indique le rapport annuel de cet organisme patronal dépendant de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).

Selon l'USGS, bureau géologique du gouvernement américain, la RDC était en 2014 le cinquième pays producteur de cuivre au monde, et le premier d'Afrique.

La production de cobalt du pays, qui dispose des premières réserves mondiales de ce métal recherché pour nombre d'applications dans les industries de pointe, a progressé de 3,6% en 2015 pour s'établir à 66.915 t, selon la FEC, ce qui devrait conforter la place de la RDC en tête du classement mondial des pays producteurs.

La production légale d'or, qui était presque nulle en 2011, a crû de 30,4% en 2015 pour atteindre 25,5 t, indique la FEC, qui y voit le "résultat des projets de développement qui arrivent à maturité".

La FEC rappelle que le secteur minier de la RDC fait face à un environnement difficile.

"L'année 2015 aura été marquée par une chute des prix des métaux et matières premières, la plus forte depuis la crise économique mondiale de 2008/2009" écrit-elle.

La Chambre des Mines estime que la RDC a "plutôt bien résisté jusqu'à présent à cette nouvelle donne mondiale" mais prédit que l'activité économique du pays sera "fortement impactée en 2016". Selon ses chiffres, la production de cuivre a reculé de près de 12% en glissement annuel au quatrième trimestre, et celle de cobalt de 9,1%.

Rappelant que la crise actuelle du secteur minier est liée au ralentissement de la demande chinoise, la FEC estime qu'elle "aura des conséquences fortes sur l'emploi et les rentrées fiscales en RDC".

La RDC est un des pays les moins développés au monde. Le secteur minier est le moteur principal de la forte croissance économique qu'elle connaît depuis plus de cinq ans, et qui a atteint 7,7% en 2015, selon la première estimation des autorités.

Pour 2016, le gouvernement table sur une accélération de la croissance à 9,9%. Le Fonds monétaire international (FMI) est moins optimiste, qui prévoit une hausse du PIB congolais de 7,3% pour cette année.

AFP