Cinq morts en marge d'une opération militaire contre des rebelles ougandais en RDC

Des militaires des Forces armées de la RDC déployés dans la région de Beni où les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) perpètrent régulièrement des attaques à l'arme blanche, tuant des civils, à Beni, Nord-Kivu, RDC, 6 juin 2016. VOA/Charly Kasereka

L'armée congolaise annonce la mort de cinq personnes lundi dans le territoire de Beni au nord de la province troublée du Nord-Kivu, en marge d'une opération militaire contre des rebelles ougandais musulmans à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo.

Selon un communiqué de l'armée publié mardi à Kinshasa, les Forces démocratiques alliées ont, dans leur fuite, abattu trois personnes dont deux enseignants.

Cependant, "deux ADF ont été tués et du matériel militaire récupéré", précise le texte.

L’armée congolaise et la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) mènent des opérations contre les ADF et d’autres groupes armés qui massacrent régulièrement des civils dans la ville et le territoire de Beni, mais aussi en Ituri, dans le nord-est du pays.

Selon les ONG, plus de 600 civils ont été tués depuis octobre 2014 et la plupart abattus à l'arme blanche.

Début mai, en l'espace d'une semaine, près de cinquante personnes ont trouvé la mort dans de nouvelles attaques.

Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) accusent les ADF d'être responsables de ces tueries.

Le 14 mai, l'armée congolaise a annoncé le lancement d'une nouvelle opération militaire contre les ADF avec le soutien de la Monusco.

Dix jours plus tard, la Mission onusienne a jugé le bilan "satisfaisant sur le terrain".

Rebelles musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont implantés depuis 1995 dans l'est de la RDC, où ils sont accusés de violations graves et répétées des droits de l'Homme et de se livrer à un juteux trafic de bois.

Un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo (GEC, Université de New York) remet en cause la version des autorités et de la Monusco sur les massacres de Beni.

Il soutient que les ADF portent effectivement une part très importante des responsabilités dans ces tueries mais aux côtés d'autres éléments, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.