"Le signal de RTVS1 (Radiotélévision par satellite 1) a été illégalement coupé par les autorités", avait alerté samedi la direction de cette télévision émettant à Kinshasa, dénonçant des "pratiques d'un autre âge ayant pour objectif d'entraver la mobilisation du peuple sur la vérité des urnes en RDC".
JED a invité, dans une correspondance au président du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), à "communiquer sur les raisons officielles qui ont entraîné la coupure du signal" de RTV1, propriété de l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito, proche du candidat malheureux Martin Fayulu, qui continue de revendiquer sa victoire à la présidentielle du 30 décembre.
Dans une conférence de presse mardi à Bunia (Ituri, nord-est de la RDC), le président Félix Tshisekedi a déclaré avoir appris que "cette chaîne s'est illustrée dans les appels à la haine", ajoutant qu'il ne pouvait "pas confirmer" si de tels propos avaient été réellement tenus sur cette télévision.
JED rapporte avoir constaté samedi vers midi que "la RTVS1 avait brusquement cessé d'émettre" pendant que des invités d'une émission "appelaient la population à participer à une marche pacifique" pour réclamer "la vérité des urnes", interdite par les autorités.
Pour JED "quels que soient les griefs qui peuvent être portés contre cette émission, il est disproportionné de suspendre toutes les activités de la RTVS 1 à cause d'une seule émission".
Dimanche, la police congolaise avait étouffé à Kinshasa et dans quelques villes de la RDC, des marches à l'appel de la coalition d'opposition Lamuka qui avait soutenu la candidature de l'opposant Martin Fayulu contre l'actuel président Tshisekedi.
La RDC occupe la 154e place sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) en 2019.