Un responsable d'un service de sécurité à Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga, a confié à l’AFP que le transfert s’est effectué sur ordre de la hiérarchie.
"Les deux militants [sont] arrivés menottés. Ils ont été embarqués à bord de l'avion de Congo Airways à destination de Kinshasa", a ajouté à l'AFP une source aéroportuaire.
Les deux hommes (connus sous les sobriquets de Zazou et Kakoko) font partis de huit militants de l'Unafec, parti politique récemment passé à l'opposition, arrêtés mardi par les forces de l'ordre.
A cette occasion, l'armée avait affirmé à l'AFP que ces arrestations résultaient de la traque de membres du service d'ordre Unafec, recherchés pour avoir incendié la maison d'un dissident du parti, ce que dément cette formation.
Interrogé, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l'Unafec et de l'Assemblée provinciale du Haut-Katanga, a confirmé le transfert à Kinshasa de membre de son parti, qu'il estime "arbitraire et politique".
"Si on leur reproche quelque chose, a-t-il dit, il y a des tribunaux ici à Lubumbashi. Pourquoi les transférer à Kinshasa?".
L'Unafec appartient au G7, groupe de sept partis dont les dirigeants ont été exclus de la majorité en septembre après avoir mis en garde le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, contre la tentation de s'accrocher à son poste.
Le climat politique est très tendu en RDC. L'opposition accuse le chef de l'État de chercher à contourner par tous les moyens l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.
La présidentielle devant avoir lieu avant la fin novembre 2016 paraît aujourd'hui incertaine et M. Kabila s'apprête à convoquer un "dialogue national" en vue d'"élections apaisées" qu'une grande partie de l'opposition dénonce comme une manoeuvre dilatoire.
Mardi, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme en RDC s'est dit "très préoccupé par la multiplication d'arrestations arbitraires contraires à l'esprit de l'organisation d'un processus électoral crédible" en RDC.
Avec AFP