L'argent permettra à l'ONU et aux ONGs de fournir "des abris d'urgences, de la nourriture, des articles ménagers essentiels à plus de 60.000 [personnes] qui ont été affectées par cette crise dans des localités de retour dans les territoires de Nyunzu, Kalemie et Manono", indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Les enfants bénéficieront d'activités scolaires et un "accent particulier sera mis sur le programme de réconciliation et (...) la sensibilisation à la cohabitation pacifique entre ces deux communautés qui jadis cohabitaient" sans problème, est-il ajouté.
Le 30 avril, des combattants bantous de l'ethnie luba ont attaqué un camp de personnes déplacées essentiellement pygmées du sous-groupe batwa près de la localité de Nyunzu. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées à l'arme blanche et plus de 15.000 personnes ont fui.
Le 12 août, l'ONU a indiqué qu'"environ 80%" des déplacés étaient rentrés mais que le retour se déroulait "dans un contexte d'extrême vulnérabilité, parce que la quasi-totalité des villages et des maisons ont été brûlés; les moyens de subsistance, les champs, ont été pillés, brûlés et détruits".
Les 2 millions de dollars viennent d'un fonds commun destiné aux crises, géré par Ocha et financé par des ambassades. Les acteurs humanitaires avaient estimé les besoins à 5 millions de dollars, et des levées de fonds sont donc en cours pour compléter la somme.
Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs présents en République démocratique du Congo (RDC), ainsi qu'en Centrafrique, au Congo, au Cameroun ou encore au Gabon.
Longtemps marginalisés, méprisés et exploités, les Pygmées de RDC cherchent à faire reconnaître leurs droits, mais leurs revendications se heurtent au refus des Bantous.
Depuis 2013 au nord-Katanga, les affrontements entre les deux communautés se soldent souvent par des tueries, des pillages ou des incendies de villages.
Avec AFP