"Un nouveau cas (...) a été confirmé à Wangata, l'une des trois zones sanitaires de Mbandaka, une ville de près de 1,2 million d'habitants de la province de l'Équateur dans le nord-ouest de la RDC", a indiqué l'OMS.
"L'arrivée d'Ebola dans une zone urbaine est très préoccupante et l'OMS et ses partenaires travaillent ensemble pour intensifier rapidement la recherche de tous les contacts du cas confirmé dans la région de Mbandaka", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.
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Mbandaka étant située sur le fleuve Congo et reliée à Kinshasa par de nombreuses liaisons fluviales, "il y a un risque réel d'une amplification nationale et régionales" de l'épidémie, a mis en garde Peter Salama, directeur du Programme de gestion des situations d'urgence de l'OMS.
"Nous estimons à plus de 300 personnes (ceux) qui ont été en contact direct ou indirect avec des personnes contaminées par le virus Ebola à Mbandaka", a déclaré à l'AFP un médecin d'un hôpital général de la ville.
Le gouvernement provincial de l'Équateur a fait état vendredi de "trois cas suspects" à Mbandaka, "dont deux se trouvent à l'église du Temps de la fin" et "un cas typique à l'église Makapela", dans un quartier de la périphérie de la commune de Wangata.
Les églises congolaises sont bondées chaque dimanche, de nombreux Congolais se tournant vers la religion, à la recherche de guérison et de solidarité.
D'après les autorités citées par Médecins sans frontières (MSF), "514 personnes auraient été en contact avec des cas connus" de malades d'Ebola. Ces personnes sont "sous surveillance", selon l'OMS.
- Panique -
A Mbandaka, l'insouciance constatée jeudi matin a vite tourné à la panique à la mi-journée, lorsque la population a appris par la radio la confirmation d'un cas d'Ebola dans la ville.
A l'entrée des bars, gargotes et restaurants de fortune et de plusieurs édifices publics, des gens s'alignent pour se laver les mains avec du savon liquide dans des bassines d'eau, selon un correspondant de l'AFP.
"Je cherche un bateau pour quitter Mbandaka (par le fleuve Congo). Les autorités ont laissé la maladie arriver jusqu'ici, nous risquons d'être exterminés dans le camp où les conditions hygiéniques sont mauvaises", a déclaré Constantine Boketshu, épouse de militaire.
"En temps normal, les hôpitaux sont dépourvus de médicaments, on se demande comment on va sortir vivant, si la maladie se propage dans la ville", s'est interrogée, amère, Adolphine Dikela, vendeuse dans un marché.
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A l'aéroport de la ville, les agents du ministère de la Santé prennent la température des voyageurs à l'aide des thermomètres laser. Tandis que dans de nombreux ports de la ville, des voyageurs ne sont pas encore soumis à ce contrôle.
"Je ne viendrai plus vendre mes poissons à Mbandaka pour éviter d'être contaminé par cette maladie et la propager dans mon village où il n'existe aucun centre de santé", a dit à l'AFP Jean-Pierre Kelokelo, pêcheur sur le fleuve Congo.
L'arrivée d'Ebola en zone urbaine intervient alors qu'un lot de 5.400 doses d'un vaccin expérimental contre le virus, en provenance de Genève, a été réceptionné mercredi par les autorités.
Lundi dernier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, avait affirmé que tout était désormais prêt pour le déployer et espérait pouvoir diffuser le vaccin "à la fin de la semaine". "C'est l'objectif que nous visons mais si nous avons des difficultés, (ce sera) à partir de lundi".
Le 8 mai, les autorités de la RDC avaient déclaré une épidémie d'Ebola dans le Nord-Ouest, près du Congo-Brazzaville.
L'OMS a compté au total 44 cas (3 cas confirmés, 20 probables et 21 suspects) et 23 personnes sont mortes, selon un porte-parole de l'OMS.
Avec AFP