Selon des documents internes de la Monusco consultés par l'AFP, huit Casques bleus déployés à Beni, dans l'est de la RDC, ont été arrêtés le 1er octobre et un officier suspendu le 8, dans le cadre d'une affaire d'exploitation sexuelle et de violence présumées.
Lire aussi : Est de la RDC: au moins 7 civils tués et mutilés au nord de GomaTous appartiennent au contingent sud-africain de la force onusienne et pourraient être impliqués dans ce que les rapports internes qualifient de "violation systématique et généralisée" des règles de l'ONU contre l'exploitation et les abus sexuels.
"Le bureau des services de contrôle interne a été saisi et des mesures conservatoires ont déjà été prises conformément à la politique de tolérance zéro du secrétaire général des Nations unies", a indiqué la Monusco mercredi soir dans un communiqué.
Les mesures prises "incluent la suspension, la détention et le confinement des Casques bleus concernés", ajoute la Monusco, qui dit "condamner fermement de tels comportements qui ne sont pas dignes du personnel des Nations unies".
"Soweto, Bloemfontein, Cape Town", des "bordels" aux noms évocateurs de villes sud-africaines et des "bars de fortune apparus devant la base Monusco de Mavivi", près de Beni, "servent pour des relations sexuelles transactionnelles", peut-on lire dans un des documents.
L'officier visé aurait, selon un rapport préliminaire, "intimidé et verbalement menacé" des membres de l'ONU, après l'arrestation de Casques bleus pour une affaire de fréquentation de maisons closes, avec à la clé tentative de fuite, bagarre et course poursuite avec des éléments de la police militaire de l'ONU.
Depuis mai, le président congolais Félix Tshisekedi appelle les pays de la SADC (communauté des Etats d'Afrique australe), dont l'Afrique du Sud, à se déployer en RDC en soutien à l'armée congolaise face à la rébellion du M23 qui s'est emparée de larges pans de la province du Nord-Kivu.
Le gouvernement de RDC demande également un départ "accéléré" à partir de décembre prochain de la force de l'ONU, qu'il accuse, après 25 ans de présence, de ne pas être parvenue à mettre fin aux violences des groupes armés.