"Un acte de vandalisme a été perpétré le lundi 18 novembre 2024 au mausolée du héros national Patrice Lumumba", a annoncé le ministère dans un communiqué, condamnant un "acte odieux visant à désacraliser la sépulture". Jointe par téléphone, la ministre Yolande Elebe n'était pas en mesure de confirmer si la précieuse dent, considérée comme une relique, a été dérobée ou non. "Une enquête est en cours et il faudra attendre les résultats de la police pour en savoir plus", a-t-elle seulement précisé à ce stade.
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La relique avait été rendue par la Belgique en 2022 et ramenée en RDC lors d'une cérémonie menée en grande pompe en présence du président Félix Tshisekedi. Un deuil national de trois jours avait été déclaré. La dent avait été placée sous haute surveillance dans cet imposant mausolée tout en béton, niché au pied de la tour de la tour de l’Échangeur, un symbole de la capitale congolaise.
Patrice Lumumba, assassiné il y a 63 ans, était entré dans la légende le 30 juin 1960, jour de la proclamation de l'indépendance de l'ex-Congo belge, en prononçant un discours très fort contre le racisme des colons. Mais dès le mois de septembre suivant, le chef du premier gouvernement du Congo indépendant avait été renversé, puis exécuté en janvier 1961 avec deux frères d'armes, Maurice Mpolo et Joseph Okito, par des séparatistes de la région du Katanga (sud) avec l'appui de mercenaires belges. Il avait 35 ans.
Son corps, dissous dans l'acide, n'avait jamais été retrouvé. Il a fallu des décennies pour découvrir que des restes humains avaient été conservés en Belgique, quand un policier belge ayant participé à la disparition s'en est vanté dans les médias. Ce policier détenait une dent que la justice belge a saisie en 2016.
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Lors d'une cérémonie à Bruxelles de remise aux autorités congolaises il y a deux ans, en présence de la famille de Patrice Lumumba, le Premier ministre belge Alexander De Croo avait renouvelé les "excuses" du gouvernement belge pour sa "responsabilité morale" dans sa disparition.