Les signataires de la lettre dénonçant le flou de Kabila quant aux élections, exclus de la majorité

Le président Joseph Kabila de la RDC (Charly Kasereka/VOA)

La famille politique du président congolais a statué sur le cas des sept dirigeants des partis de la majorité signataires qui dénoncent le flou du pouvoir sur les élections et la candidature de Kabila pour un troisième mandat.

Le bureau politique de la majorité qui a tenu un rassemblement élargi aux autres membres de la plate-forme, dit avoir constaté " l’auto-exclusion du G7", désignation par laquelle les groupes de sept frondeurs de la majorité se reconnait.

" Lors de la réunion du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, MP, de ce 16 septembre 2015 à laquelle ont été conviés de nombreux invités – même des personnalités non membres du Bureau Politique -, il a été proposé d’entrée de jeu à l’assistance de prendre acte de l’auto-exclusion du G7 du fait d’avoir écrit une lettre posant au Président de la République , Joseph Kabila Kabange, des problèmes fondamentaux auxquels le pays est confronté ce jour ayant notamment trait au respect de la Constitution ", indique le document de la majorité .

Le G7 a été confronté par le Bureau politique de la majorité et a confirmé sa lettre du 14 septembre.

Les dirigeants de sept des partis de la majorité mardi ont en effet adressé une lettre à Joseph Kabila dans laquelle ils dénoncent la "stratégie suicidaire" entretenant la ''confusion" sur la tenue de prochaines élections, adoptée par leur camp.

Regroupé dans une sous-plate-forme surnommé G7, les auteurs de la lettre sont des responsables de formations politiques alliées au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président Joseph Kabila.

L'évolution politique de dernières semaines a "conduit l'écrasante majorité des Congolais à la conviction qu'il y a des intentions inavouées de ne pas respecter la Constitution", soutiennent-ils.

"La stratégie actuelle nous paraît suicidaire", tranchent-ils.

Le groupe avait déjà interpellé le chef de l'État en février par voie épistolaire.

"Quant à la tenue des prochaines élections tant attendues par le Peuple congolais, chaque jour qui passe apporte plus de confusion que de clarté", ajoute la lettre, transmise à l'AFP par le cabinet de l'un de ses auteurs, Gabriel Kyungu, chef de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec).

"Afin d'épargner" à la RDC "une crise politique inutile [...] aux conséquences imprévisibles", le G7 appelle M. Kabila à prendre "des initiatives courageuses", et estime qu'il n'y a pas d'autre solution, pour respecter l'esprit de la Constitution, que de reporter ces élections locales à une date ultérieure à la présidentielle de novembre 2016 afin de permettre à celle-ci de se tenir dans les temps prescrits.